Dans le Marais poitevin, commune et PNR redonnent vie à une ancienne briqueterie (17)

La briqueterie de La Grève-sur-Mignon revit aujourd'hui grâce à une politique du pas à pas menée par le parc du Marais poitevin en association avec la commune de La Grève-sur-Mignon, propriétaire du site. Via un chantier d'insertion, les 5.000 m2 de bâtiments sont progressivement réhabilités. En cinq ans, ce projet qui vise à créer un pôle de l'éco-habitat du Marais poitevin et un espace muséographique retraçant le travail des anciens a su convaincre de nombreux financeurs.

"Assoupie depuis sa fermeture en 1968, la briqueterie de La Grève-sur-Mignon (Charente-Maritime, 502 habitants) avait été le principal employeur sur notre commune, elle est la seule en région Poitou-Charentes à disposer d'un four Hoffmann, un procédé qui a révolutionné l'industrie de la terre cuite du 19e siècle", explique le maire de La Grève-sur-Mignon, Roland Gallian. "A divers titres, ce patrimoine industriel méritait d’être pris en compte et valorisé." En 2004, la commune, sollicitée par le propriétaire des lieux, rachète les bâtiments en vue de sauvegarder le site. Cependant elle n'a pas les moyens de mener ce projet d’envergure, et fait appel au parc du Marais poitevin pour l'accompagner. "Après une première phase de sauvegarde sous maîtrise d'ouvrage communale (2009-2011), le parc s'est vu confier la maîtrise d'ouvrage déléguée de réalisation des différents espaces, qui sont progressivement ouverts au public depuis l’été 2013" (voir encadré).

Projet à plusieurs volets qui se construit pas à pas

Le projet vise à créer trois espaces consacrés à des types d’activités différentes : un espace muséographique sur l’histoire de la briqueterie, un accueil de plein air pour des activités pédagogiques en lien avec l’éco-habitat et le marais, et un pôle de l’éco-habitat du Marais poitevin intégrant un centre de formation à l’éco-construction. La briqueterie est destinée également à accueillir différents évènements tout au long de l'année. "C'est cette politique du pas à pas qui a permis à ce projet d'exister", souligne le chef de projet au parc du Marais poitevin, Gaëlle Romi. L’objectif est en effet d’ouvrir chaque année un nouvel espace, pour enrichir l’offre du site et permettre de programmer dans le temps les investissements.

Chantier d’insertion, matériaux locaux, financement public et privé

Dès l’origine du projet, le principe d'un chantier d'insertion est retenu. Lancés au printemps 2009, les travaux de réhabilitation sont menés avec des matériaux locaux et permettent de concilier préservation du patrimoine bâti et accueil du public. "Le fait de travailler sous forme de chantier d'insertion apporte une grande richesse humaine et a permis de créer 45 emplois. Un tiers des bénéficiaires ont retrouvé du travail", poursuit le chef de projet. Dès 2011, les premières ouvertures ponctuelles du site au public - Journées du patrimoine, Printemps des énergies renouvelables organisé par la région Poitou-Charentes, ont permis de mobiliser des financeurs qui ont constaté l'avancée des travaux de sauvegarde et la crédibilité du concept. Au-delà des fonds publics, des fondations privées se sont aussi impliquées. Sur l’ensemble du budget qui s’élève à l’été 2014 à 975.294euros, ce sont 22% qui sont apportés par des fonds privés (voir encadré).

Gestion du site confiée à des associations locales

Depuis 2013, l'espace muséographique, conçu à partir de témoignages d'habitants ouvriers de la briqueterie, est ouvert au public durant l'été et les week-ends de printemps. Une association locale, La Frênaie - qui gère déjà un éco-camping de yourtes sur la commune et propose des actions d'éducation à l'environnement -, en assure l'accueil. Plus de 2 000 visiteurs ont été accueillis dans l’espace muséographique. L’espace de formation est ouvert sur réservation toute l’année. Il est géré par le chantier-école La Briqueterie ACI-OF désormais labellisée "éco-centre®". C'est un lieu de formation et de démonstration pédagogique qui expérimente des techniques écologiques portant sur le bâtiment, l’énergie et l’eau. En 4 ans, ses 5 salariés permanents ont formé plus de 2.000 stagiaires (particuliers et entrepreneurs notamment).

En 2017, les travaux devraient être achevés et le site ouvert à tous. La Communauté de communes Aunis Atlantique nouvellement constituée prendra sa place dans l’évolution et l’avenir du site.

Les grandes étapes du projet
2004 : acquisition du site par la commune
2006 : conception du projet entre la commune et le Parc
2007 : étude de programmation
2009 : lancement du chantier d’insertion
2013 : ouverture de l’espace muséographique et de l’espace de formation
2014 : ouverture de l’exposition éco-habitat
2015 : ouverture de l’accueil de plein air et d’activités pédagogiques
2016-17 : livraison finale du pôle de l’éco-habitat du marais poitevin

Eléments financiers
Coût global du projet 2009 - 2013 : 975.294 euros.
Financements publics (78%) : région Poitou-Charentes (26%), conseil général de Charente-Maritime (15%), région Pays de la Loire (11%), Etat (9%), commune (9%), Europe Feader (8%).
Financements privés de mécénat (22%) : Fondation du Patrimoine, Fondation Total, Fondation et Caisse régionale du Crédit Agricole

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Commune de La Grève-sur-Mignon

Nombre d'habitants :

502
13 Route de Courçon
17170 La Grève sur Mignon

Roland Gallian

Maire

Parc interrégional du Marais poitevin

Nombre d'habitants :

176000

Nombre de communes :

81
2, rue de l'Eglise
79510 Coulon

Gaëlle Romi

Chargée de mission économies énergies renouvelables écohabitat en charge du projet Briqueterie

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