Dans les Cévennes, une communauté de communes développe la culture et la transformation de châtaignes (48)

La communauté de communes de la Vallée Longue et du Calbertois en Cévennes a créé en 2010 un atelier de transformation de châtaignes, dont la production alimente des marchés locaux et au-delà. Elle travaille à d’autres projets avec les agriculteurs. Avec à la clé, des objectifs de reconquête des espaces agricoles et d’animation de filières locales.

Il y a plus de dix ans, des agriculteurs de la commune de Saint-Martin-de-Boubeux (180 habitants) ont proposé au maire, Alain Louche, de créer sur place un atelier de transformation de châtaignes pour leur éviter des longs trajets. L’étude de faisabilité a montré que la situation de la commune n’était pas propice à la création d’un tel équipement.

Le projet devient intercommunal

Entre-temps, avec la constitution de l’EPCI de la Vallée Longue et du Calbertois en Cévennes, ce projet communal est devenu communautaire. Le territoire des 8 communes membres (2.100 habitants) est couvert à 90% par la forêt. Pour reconquérir des terres agricoles, le développement de vergers de châtaignes s’est imposé comme une action économique efficace, puisque la France est importatrice de châtaignes. Un nouveau site, plus accessible, a été identifié sur l’une des communes de l’EPCI, Saint-Michel-de-Dèze (209 habitants),

Que faire avec une capacité d’autofinancement de 60.000 euros ?

La décision d’acheter le terrain, de restructurer le bâtiment existant et d’acquérir le matériel de transformation a suscité de vifs débats parmi les élus, qui ont cependant opté pour cette prise de risque. D’emblée s’est posée la question du financement du projet qui exigeait un budget de 900.000 euros. "Notre capacité d’autofinancement n’était que de 60.000 euros, je vous laisse donc imaginer les débats que nous avons eu avant de nous engager", se souvient Alain Louche qui préside la communauté de communes. Département, région, État et Europe ont subventionné le projet à hauteur de 48%, le reste a été financé par le recours à l’emprunt avec un remboursement sur vingt ans.

Une Cuma, 3 salariés, 600 kg de châtaignes par jour

Lancé en 2010, l’atelier est géré par une coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma) qui loue le bâtiment à l’EPCI et lui rachète le matériel nécessaire à la transformation. "Le loyer versé à la communauté de communes rembourse l’emprunt en quasi-totalité", précise le président.

La Cuma emploie trois personnes (deux pour la technique et une pour le secrétariat) et facture ses prestations aux utilisateurs en fonction des volumes transformés. Le fonctionnement de l’atelier connaît une période de pointe depuis le milieu de l’été jusqu’à la fin de l’année. Au printemps, son activité est faible, ou nulle, en raison du manque de produits à transformer.

L’équipement principal de l’atelier permet d’éplucher jusqu’à 600 kg de châtaignes par jour. Un autre, plus petit, est dédié à la transformation de végétaux pour en faire des jus de fruit ou des soupes. Une chambre froide permet de stocker les produits et de les traiter tout au long de l’année. Précision importante, toutes les denrées sont bio.

Objectifs de production dépassés

La production de l’atelier a commencé à 15 tonnes la première année et a très vite progressé pour atteindre un volume moyen de 30 depuis 2 ans. La Cuma, qui comptait 20 membres au départ, en dénombre plus de 80. De simples particuliers peuvent y adhérer et bénéficier de ses services.

L’arrivée de nouveaux membres a dû être suspendue parce que le planning de 2014 est saturé. Ce succès a donné des idées aux élus et aux agriculteurs : deux nouveaux projets sont à l’étude. (voir encadré)

Compléter la vente directe par un réseau de distribution

Les agriculteurs vendent directement les produits transformés sur les marchés locaux ou plus éloignés. Ce mode de diffusion ne convient pas à tous. Une démarche est en cours pour mettre au point un produit homogène, et qui serait vendu via un réseau de distribution sur une plus grande échelle.

Des perspectives de diversification ambitieuses

L’un concerne une diversification de l’activité châtaigne avec la production de farine et le développement d’un atelier de confiserie/pâtisserie. L’autre vise à créer un atelier d’abattage et de découpe (volaille, agneau…) pour revigorer l’élevage sur le territoire. Les agriculteurs doivent faire près de 4 heures de route aller-retour pour trouver le premier atelier de ce type.

Les doutes légitimes des élus qui avaient animé les débats en 2010 lors de la création de l’atelier de transformation de châtaignes semblent aujourd’hui laisser la place à une grande volonté d’entreprendre.

 

Victor Rainaldi, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté de communes de la Vallée Longue et du Calbertois en Cévennes

Nombre d'habitants :

2100

Nombre de communes :

8
Village
48160 Le Collet-de-Dèze
ccvalleelongue.calbertois@wanadoo.fr

Alain Louche

Président

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