Dans les Vosges, les élus en font des tonnes pour la gestion des déchets textiles (88)

Si les vêtements usagés sont depuis longtemps recueillis par des associations, il en reste encore beaucoup dans nos déchets. Face à ce constat, le syndicat départemental de traitement des déchets ménagers (SMD) a créé un dispositif complet de valorisation des textiles en coopération avec les associations.

Dès 2008, les élus des Vosges avaient mis en place un premier dispositif de gestion des déchets textiles, linge et chaussures (TLC) qui représentent un poids de déchets de 10 kg par an et par habitant. En 2012, le bilan s’avère décevant : moins de 20% des TLC sont effectivement collectés. Le syndicat départemental de traitement des déchets ménagers (SMD) lance alors un appel à projets. "Notre objectif était d’améliorer la collecte, le tri et la valorisation, tout en développant l’emploi en insertion sur le territoire", rappelle le président du SMD, Benoît Jourdain. "Nous souhaitions également réduire les coûts d’incinération et mettre en place un projet d’économie circulaire plus respectueux de l’environnement." Le projet s’est développé en deux grandes étapes.

2014 : associations fédérées au sein d’un collectif

L’entreprise retenue à l’issue de l’appel à projets proposait la création d’un centre de tri dans le département. Une idée séduisante qui supposait au préalable de doubler les quantités recueillies pour atteindre un seuil minimal annuel de 1.500 tonnes nécessaire à l’équilibre de l’opération. "Nous avons donc installé davantage de bornes (280 au total), amplifié la communication et organisé davantage d’événements sur le territoire pour collecter les TLC. Nous avons dû aussi faire face à une autre problématique. La récupération des TLC était l’apanage des associations caritatives et il n’était pas question de faire le centre de tri sans elles", insiste le président du SMD. Sept associations se sont donc fédérées dans l’association Vosges Tri Textiles créée spécialement dans ce but.

2015 : création d’une SEM, Vosges TLC

Au sein de Vosges Tri Textiles, les associations ont travaillé avec le SMD, des associations d’insertion et les entreprises privées liées au projet. Le capital de la SEM est détenu à 51% par le SMD, 1% pour le syndicat départemental de la Meuse (55), le reste se répartissant entre les entreprises privées et, pour une part d’environ 7%, par les associations via le collectif Vosges Tri Textiles.
Ces différents intervenants décident ensemble de monter la société d’économie mixte Vosges TLC et calibrent la capacité de tri du centre. Depuis son ouverture sur la commune de Girmont en juin 2015, il est géré par Vosges TLC.

Collecter, trier : 31 emplois, dont 28 en insertion

Le centre de tri fonctionne principalement par apport volontaire. Quatre salariés à temps plein d’une entreprise d’insertion effectuent la collecte des TLC de la totalité des bornes du territoire départemental. Des apports supplémentaires de trois associations partenaires en Meuse et en Alsace, ainsi que les invendus des friperies associatives, alimentent également la collecte. Ces différentes sources fournissent environ 150 tonnes par mois de TLC au centre de tri où travaillent 27 salariés, dont 24 en insertion.

Moins de 1% de la collecte part à l’incinération

Une fois trié, l’essentiel des TLC part en réemploi dans les pays en voie de développement. Le reste est recyclé : en chiffon industriel ou effilocher. À noter que les refus représentent 1% de la collecte et qu'ils sont incinérés. En outre, une friperie a été ouverte sur le site avec l’objectif de sensibiliser la population au tri. Le tout est accompagné par un plan de communication pluriannuel, intégrant des évènements en lien avec les collectivités locales communautés de communes et syndicats de collecte.

Bénéfice environnemental et équilibre financier de la SEM

La mise en route du centre de Girmont a exigé un investissement de 600.000 euros financés par un emprunt bancaire souscrit par la SEM Vosges TLC. La préparation du projet et la création de l’association fédérant l’ensemble des acteurs ont bénéficié de 50.000 euros de subventions des collectivités locales et de l’Ademe. Ces sommes sont importantes.
Reste que comme le souligne le président du syndicat départemental, "après seulement six mois d’activité le centre est tout près de l’équilibre financier et permet de trier, pour un coût actuellement proche de zéro, ce qui coûterait 250 euros la tonne en incinération. Si l’on ajoute la création de 31 emplois au total et le bénéfice environnemental, cette opération semble bien engagée".

Victor Rainaldi pour la rubrique Expériences des sites www.mairiecocnseils.net et www.localtis.info

Syndicat départemental de traitement des déchets ménagers (SMD)

Nombre d'habitants :

390851

Nombre de communes :

516
11 rue Gilbert Grandval
88026 Epinal

Benoît Jourdain

Président

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