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De la difficulté de cerner le coût des événements "climatométéorologiques" en Europe

L’Agence européenne de l’environnement vient de publier une étude sur le coût des événements climatométéorologiques de ces 40 dernières années. Il en ressort qu’il reste difficile d’obtenir des chiffres précis, et parfois même de simples tendances. Si les tempêtes et inondations font le plus de dégâts matériels, les vagues de chaleur restent de très loin les plus meurtrières.

L’Agence européenne de l’environnement a récemment publié une étude relative au coût, économique et humain, des événements "climato-météorologiques" entre 1980 et 2020. Dans les 32 pays couverts pas l’Agence (incluant notamment la Turquie), il oscillerait sur la période entre 460 et 510 milliards d’euros (entre 433 et 487 milliards dans l’UE27). Des chiffres issus de deux bases de données, aux périmètres proches mais aux résultats qui diffèrent — NatCatService (service historique fourni par Munich Re) et Catdat (fourni plus récemment par RiskLayer) —, illustrant la difficulté d’obtenir pour l’heure des résultats précis. "Une base de données correcte n’existe pas", déplore ainsi l’Agence

Entre un quart à un tiers des pertes assurées

Ces événements sont classés en trois catégories : 
- les événements météorologiques (les tempêtes notamment), qui seraient responsables d’environ 34% (selon CATDAT) à 39% (selon NatCatService) des pertes économiques enregistrées ;
- les événements hydrologiques (inondations), à l’origine de 37 à 44% des pertes ;
- les événements climatologiques (vagues de chaleur et de froid, sécheresses), responsables de 22% des pertes, dont entre 6 à 14% dues aux vagues de chaleur. Les risques géotechniques (tremblements de terres, éruptions volcaniques) ne sont pas compris dans l’étude. Seulement 3% de l’ensemble de ces événements seraient responsables de 60% des pertes enregistrées.

En outre, entre un tiers à un quart de ces pertes seulement étaient assurées, avec de fortes disparités en fonction de la typologie des événements. Ainsi, si 56 à 66% des pertes dues aux événements météorologiques étaient assurées, le taux tombe à 28-29% pour celles dues aux événements hydrologiques et entre 5 à 16% pour celles causées par des événements climatologiques. En France, selon CATDAT, les pertes approcheraient les 100 milliards d'euros (derrière l’Allemagne), dont 40 milliards assurées. Selon CatNatServices, elles seraient de 71 milliards (loin derrière l’Allemagne), dont près de 35 milliards assurées.

Plus de dommages matériels, moins de décès

Selon CATDAT, les événements ont tendance à augmenter sur la période (392, 483, 799 et 1220 par décennie), causant davantage de pertes économiques, mais moins de décès. Pour CatNatServices au contraire, aucune tendance ne se dégagerait sur ces quarante dernières années. Les pertes les plus importantes seraient observées selon elle sur la décennie 2001-2010.

Au total, ces événements auraient causé près de 90.000 décès (selon NatCatService, dont près de 24.000 en France, au premier rang, loin devant l’Italie), et même plus de 140.000 selon CATDAT (dont près de 27.000 en France, très loin derrière l’Allemagne cette fois, qui en compterait plus de 42.000, contre 11.000 "seulement" recensés par NatCatServices !). Les deux bases s’accordent en revanche pour estimer que plus de 86% sont la conséquence de vagues de chaleur, celle de 2003 représentant à elle seule entre 50 à 75% de l’ensemble des décès dus aux événements climato-météorologiques de ces quarante dernières années.

Selon CATDAT (mais pas selon CatnatServices), la France faisait partie des trois pays (avec la Suisse et la Slovénie) qui a enregistré les plus grosses pertes économiques par habitant, avec un montant égal à 1.606 euros sur la période.

 

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