Sécurité - De la police de proximité à la police de tranquillité
Faut-il revenir à la police de proximité ? C'est en substance ce qu'a laissé entendre le Premier ministre qui réunissait à Matignon, mardi 7 novembre, pour la première fois ensemble, préfets, procureurs et recteurs, lors d'une journée consacrée aux "problèmes de sécurité". Une politique de sécurité efficace nécessite "d'avoir des forces de sécurité qui connaissent leur milieu d'action et qui soient en contact régulier avec la population, les commerçants, les familles, les victimes, les gardiens d'immeubles, les responsables d'associations", a-t-il insisté. Selon lui, la police doit "répondre davantage aux attentes de la population et créer un lien de confiance avec elle, en particulier dans les zones urbaines sensibles". "C'est ce que j'appelle une police de tranquillité publique", a-t-il précisé, se démarquant ainsi de "la police de proximité" mise en place par Lionel Jospin. Elle n'a pas "à jouer le rôle des associations, des élus, des travailleurs sociaux qui remplissent une fonction différente".
Hasard du calendrier ? Le même jour, le Sénat entamait le débat sur les travaux de la mission d'information sur "le bilan et les perspectives d'avenir des politiques conduites envers les quartiers en difficulté depuis une quinzaine d'années". Les rapporteurs de la mission sénatoriale ont relevé que "tous les élus auditionnés regrettent la suppression de l'îlotage et réclament le retour d'une police de proximité". Le sénateur de l'Aisne Pierre André (UMP) a ainsi estimé qu'il "convient de réactiver la police de proximité", tout en précisant que "cela suppose des rémunérations et perspectives de carrière valorisantes dans les zones urbaines sensibles".
La mission sénatoriale a proposé par ailleurs de désigner les référents policiers pour les lycées, les syndics de copropriétés, les offices HLM et de généraliser les cellules de veille des conseils locaux de prévention de la délinquance.
Julien Bouteiller, Avocat au Barreau de Marseille
Budget 2007 :15,68 milliards d'euros consacrés à la sécurité
L'Assemblée nationale a voté, mercredi 8 novembre, le budget de la sécurité, à 15,68 milliards d'euros dont 8,19 pour la police et 7,48 pour la gendarmerie, seule l'opposition ayant voté contre. "Plus qu'un budget, il s'agit d'un projet de performance pour 2007", avait auparavant assuré le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en annonçant que sur la part de la police, "une somme de 20 millions d'euros sera affectée à des primes de résultats" pour 30.000 fonctionnaires. Il a précisé que 33,2 millions d'euros seront consacrés à l'action sociale, en particulier pour fidéliser les policiers" dans les sites difficiles, et que des grands projets immobiliers seront menés à bien. Il a notamment cité le lancement "du commissariat de Clichy-sous-Bois" où les émeutes de novembre 2005 avaient commencé.
Source AFP