Dengue et chikungunya : autour de 2.000 cas importés depuis début 2025 en France métropolitaine

Depuis début 2025, plus de 1.100 cas importés de dengue et plus de 900 de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine, ont indiqué ce 15 mai le ministère de la Santé et Santé publique France (SpF) dans un communiqué commun. "Au-delà du risque de circulation de la dengue, ce début d'année est marqué par un risque particulièrement accru d'importation et de circulation du virus du chikungunya en métropole en raison des épidémies en cours" outre-mer, à La Réunion et à Mayotte, soulignent les autorités sanitaires qui craignent de voir "une circulation autochtone de ces maladies dans les prochaines semaines" à la faveur des beaux jours, où les températures plus élevées favorisent l'activité des moustiques tigres, vecteurs des virus de la dengue mais aussi du chikungunya ou du Zika.

Le risque est d’autant plus grand que le moustique tigre, apparu dans l'Hexagone en 2004, "continue son expansion rapide". Début 2025, il était implanté dans 81 départements, "soit 84% des départements métropolitains", selon les nouvelles données des autorités sanitaires. "Les départements nouvellement colonisés en 2024 sont la Marne, la Haute-Marne et la Haute-Saône", ont-elles précisé alors que la surveillance renforcée des arboviroses et la mise en oeuvre de mesures de lutte antimoustiques ont commencé comme chaque année le 1er mai pour durer jusqu’au 30 novembre. Les départements encore épargnés au 1er janvier dernier étaient la Creuse, le Finistère, les Côtes-d’Armor, la Manche, le Calvados, l’Orne, l’Eure, la Somme, le Pas-de-Calais, le Nord, l’Aube, les Ardennes, la Meuse et les Vosges.

En 2024, un total de 4.683 cas importés de dengue, 34 cas importés de chikungunya, huit cas importés de Zika et une co-infection dengue-chikungunya ont été signalés par des professionnels de santé ou détectés par les données du réseau de laboratoires associés à la surveillance des arboviroses, a précisé SpF. Mais il y a eu également 83 cas autochtones de dengue, répartis dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, et un cas autochtone de chikungunya rapporté pour la première fois en Île-de-France.

Cette évolution "confirme l'augmentation du risque de transmission locale des arboviroses transmises par Aedes albopictus constatée depuis 2022, avec plus de cas recensés et une expansion géographique vers l'ouest et le nord", a noté SpF. La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique qui favorise la propagation du moustique tigre, comme l'urbanisation et les déplacements, selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health ce 15 mai.

 

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