Dépenses communales : le "panier du maire" a cessé de flamber

L'"indice de prix des dépenses communales" publié ce 16 avril par la Banque postale affiche un net ralentissement de la courbe en 2024 : +1%, contre +4,3% en 2023. La progression est même moindre que pour l'inflation touchant les ménages(+1,8%).

Ces données sortaient habituellement en novembre, au moment du Congrès des maires. Ce sera désormais en début d'année, "l’analyse sur l’année civile précédente paraissant plus logique par rapport aux pratiques existantes en matière d’observation de l’inflation", explique la Banque postale. Celle-ci a donc publié ce 16 avril la dernière fournée de son "indice de prix des dépenses communales", baromètre permettant de mesurer l’inflation supportée par les communes réalisé sur la base d'une sélection de prix correspondant à leurs principales dépenses de fonctionnement. C'est ce que l'on nomme souvent le "panier du maire", en miroir du "panier des ménages" régulièrement réalisé par l'Insee.

Depuis dix ans, force était de constater que "les acteurs publics subissent (…) une 'inflation' plus forte que celle des ménages en raison des spécificités de la dépense publique communale". +2,2% par an en moyenne, contre +1,8% d'inflation pour les ménages. Et en 2023, la hausse pour les communes avait été de 4,3%, en premier lieu du fait des dépenses énergétiques, "avant de s’étendre à l’ensemble de leur budget".

Mais cette édition, qui porte sur l'année 2024, vient apporter une bonne nouvelle : l'an dernier, l'indice des dépenses communales a marqué "un ralentissement net" par rapport aux années précédentes et a au contraire progressé moins vite que l'inflation. Plusieurs indices de prix diminuent même. Le panier du maire a ainsi augmenté de 1% en 2024, alors que pour les ménages, on a eu une inflation de 1,8%. La raison de cette accalmie est liée là encore au domaine de l'énergie ainsi que de la construction. Mais aussi à la courbe des taux et donc des frais financiers. En revanche, pas de répit du côté des charges de personnel – le principal poste de dépenses –, qui ont continué d'augmenter l'an dernier (+2,4%) en lien avec la revalorisation du point d'indice, l'attribution de cinq points d'indice et le glissement-vieillesse-technicité.

L'ensemble de ce tableau est resté valable pour les premiers mois de cette année, la Banque postale prenant toutefois soin de souligner que rien n'est évidemment acquis pour 2025 du fait du contexte international. Et de relever que les dépenses de personnel devraient continuer à se montrer dynamiques (notamment du fait de la hausse de la contribution employeurs à la CNRACL).

Si le ralentissement de la hausse des prix observé en 2024 concerne l'ensemble des communes, il bénéficie davantage encore aux plus petites d'entre elles : "Les communes de moins de 3.500 habitants, qui étaient celles qui avaient enregistré la pression inflationniste la plus forte lors de la crise inflationniste en 2022 et 2023, sont celles qui à l’inverse voient aujourd’hui leur indice de prix marquer le plus grand pas". En 2024, la hausse s'est pour elles limitée à 0,8% (contre 1% pour les communes de 3.500 à 30.000 habitants et 1,1% pour celles de plus de 30.000 habitants).

On relèvera enfin que l'année 2024 a confirmé la baisse… de la seule composante de l'indice ayant enregistré "des baisses significatives et quasiment continues depuis 1999" : les prix liés aux postes de dépenses "matériel informatique" et "communications".

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis