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Elus locaux - Des conseillers généraux nouvelle génération

Plus spécialisés, plus politisés, très en phase avec les nouvelles compétences dévolues au département. Les conseillers généraux, que l'on a longtemps eu tendance à décrire comme des notables plus attachés aux petits soucis de leur canton qu'aux grands enjeux du territoire départemental, revendiquent aujourd'hui clairement la professionnalisation de leur mandat.
Cette évolution du rôle des conseillers généraux - ou en tout cas de l'image que ces élus se font de leurs missions - est l'un des enseignements d'une vaste enquête menée pour l'Union des conseillers généraux de France (UCGF) par Jean-Philippe Roy, maître de conférences de science politique à l'université de Tours. L'ambition de cette enquête menée auprès de l'ensemble des quelque 4.200 conseillers généraux (25% de répondants) était, explique l'universitaire, de "circonscrire ce qui structure l'opinion des conseillers généraux au-delà de la réputation d'indolence qui plane sur ces élus et leur institution".
Un quart seulement (25,4%) de ces élus déclarent n'appartenir à aucun parti. Parmi les autres, une nette bipolarisation se dessine entre PS (29,7%) et UMP (30,2%). Pour Jean-Philippe Roy, ce changement reflète l'évolution des territoires eux-mêmes, à savoir la montée en puissance des zones "rurbaines" et l'émergence de cantons "mixtes" au détriment de cantons purement ruraux traditionnellement plus "apolitiques".

Un métier ?

S'agissant de leur vision de l'institution départementale, les conseillers généraux estiment à une large majorité que le département sort nettement renforcé de la deuxième vague de décentralisation (principalement du fait de l'essor de ses politiques sociales), y compris face à la région. Ils voient par ailleurs dans le développement de l'intercommunalité la possibilité d'un "partenariat efficace" bien plus qu'un facteur de confusion ou de concurrence. L'heure n'est pas aux postures défensives.
Près des trois-quarts de ces élus, qui consacrent au moins deux jours par semaine à leur mandat, souhaiteraient, s'ils en avaient les moyens, exercer leurs activités électives à plein temps (en sachant que 76,7% des conseillers généraux sont également maire, conseiller municipal ou membre d'un exécutif intercommunal). Parce qu'ils estiment impossible d'exercer leur mandat tout en menant une activité professionnelle "normale" dans le privé (77%) et parce qu'ils considèrent que l'activité politique correspond plus à "un moment de la vie" qu'à une carrière au long cours (84%), les conseillers généraux sont demandeurs d'un statut renforcé assorti de garanties nouvelles, notamment en matière de retraite et de formation.

 

Claire Mallet

 

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