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Formation professionnelle - Des métiers rares ou émergents en manque de formations

Dans un rapport intermédiaire commandé par le ministre du Travail, l'Igas dresse une liste de métiers rares ou en évolution pour lesquels la formation en région est insuffisante. Pour répondre à ce besoin, une coopération interrégionale doit se mettre en place.

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis au ministre du Travail en mai 2015 un rapport intermédiaire publié le 14 septembre par l'agence AEF. Intitulé "Les besoins de formation non satisfaits au regard des besoins de l'économie : la problématique des formations émergentes ou rares", il décline une liste de 99 métiers "émergents ou rares" regroupés en sept grands secteurs d'activité (agriculture, BTP, commerce, hôtellerie-restauration, industrie, numérique, transport et logistique) pour lesquels l'offre de formation professionnelle en région est insuffisante, inadaptée, voire inexistante. Le rapport comprend en annexe des fiches sur les métiers retenus en fonction des potentiels d'emploi à court ou moyen terme.
L'Igas s'intéresse à la fois aux nouveaux métiers issus des mutations techniques, culturelles ou juridiques de l'économie, et à la transformation de certains métiers pour faire face à de nouvelles situations de travail. La problématique diffère pour chacune des catégories. Pour les métiers et compétences émergentes, les enjeux portent surtout sur leur repérage et sur l'orientation de l'offre de formation et de certifications. Pour les métiers rares, l'objectif est d'organiser l'offre de formation au niveau interrégional ou national pour assurer sa "viabilité économique" (notamment si des plateaux techniques coûteux sont nécessaires), relève la mission.

Un effet inattendu de la régionalisation des politiques d'emploi et de formation ?

La loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale a renforcé la responsabilité des conseils régionaux en matière de formation professionnelle initiale et continue. Pour l'Igas, cet accroissement de compétence a complexifié la gouvernance en matière de formation. Tout en rapprochant les décideurs des entreprises et de leurs besoins, elle aurait paradoxalement eu comme conséquence de "négliger dans les opérations de diagnostics territoriaux emploi et formation" la détection des besoins en matière de formation concernant les métiers ou les compétences émergents, par ailleurs peu aisée à cette échelle territoriale. Elle aurait aussi entraîné une multiplication des critères et des conditions d'accès aux formations pour les chômeurs, "freinant ainsi les mobilités interrégionales des candidats à la formation". Dans leurs premières conclusions, les auteurs du rapport, Christian Ville et Adeline Rouzier-Deroubaix, préconisent une coordination accrue entre les régions afin de renforcer l'offre de formation au niveau interrégional ou national.
Les auteurs du rapport ont été également chargés d'élaborer un plan d'action afin de "sécuriser la satisfaction de ces besoins". Le suivi de cette mission a été confié à la commission "qualité, compétences et qualification" du Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle (Cnefop).
 

 

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