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Sports - Des préconisations pour la soutenabilité environnementale des grands événements sportifs

Des préconisations pour la soutenabilité environnementale des grands événements sportifs internationaux (Gesi) destinées aux acteurs institutionnels du sport et du mouvement sportif, c'est ce que propose la synthèse, tout juste mise en ligne, d'un séminaire organisé par le ministère des Sports en septembre dernier à Paris.
Une vingtaine d'experts internationaux s'étaient alors réunis avec l'objectif de produire des recommandations opérationnelles et stratégiques permettant aux institutions de renforcer la prise en compte de la durabilité dans l'organisation des grands événements et aux participants d'échanger des bonnes pratiques. Si les thématiques-clés relatives à l'organisation des Gesi relèvent de quatre domaines – le périmètre, la gouvernance, les modes de financement et les moyens, et enfin l'héritage – les recommandations finales étaient, elles, au nombre de six.
Tout d'abord, les experts proposent une éco-conditionnalité des financements. Etant donné que les institutions sportives financent les grands événements sportifs internationaux et possèdent à ce titre un droit de regard sur leurs modalités d'organisation, il leur revient de conditionner tout ou partie des subventions à la mise en oeuvre d'une démarche de développement durable.
Ensuite, les experts recommandent de réglementer la prise en compte du développement durable. En effet, la mise en place d'une démarche de développement durable sur un Gesi est toujours, selon eux, "une démarche volontaire de la part du comité d'organisation". La création d'une réglementation spécifique serait ainsi "un signal fort" pour les organisateurs et le mouvement sportif ainsi qu'un catalyseur pour les innovations en la matière.

Pour des indicateurs environnementaux harmonisés

Par ailleurs, les débats ont fait émerger la nécessité pour les fédérations internationales d'intégrer leurs exigences dans les cahiers des charges. "L'ajout de critères environnementaux et sociétaux (ex. déchets, énergie, transports, compensation carbone, aménagement, santé, sécurité, droits de l'Homme, etc.) rendrait obligatoire, pour chaque comité d'organisation, la mise en place d'une réelle stratégie de développement durable", rapporte la synthèse.
La quatrième recommandation vise à harmoniser les indicateurs environnementaux. Aujourd'hui, la diversité des pratiques rend difficile la comparaison des performances environnementales des grands évènements. Une harmonisation des indicateurs et des méthodes de calculs permettrait une plus grande transparence et lisibilité des engagements des Gesi.
La recommandation suivante consiste à concevoir des cellules techniques au sein des institutions sportives, de manière à simplifier, catalyser et accélérer les démarches liées aux transports, à la gestion des déchets ou encore à l'éco-construction des aménagements.
Enfin, la dernière préconisation tend à créer un réseau européen sur la durabilité des Gesi avec pour objectif de renforcer les échanges de bonnes pratiques, le partage d'expériences et de savoir-faire. Une création qui, selon les experts, "revêt un intérêt majeur".