Deux parc naturels régionaux impulsent des échanges entre des enfants de Reims et de Martinique (51 et 97)

L’éducation au territoire est une des missions des parcs naturels régionaux. Mais c’est la première fois que deux parcs, sur deux continents différents, permettent à des enfants de partager leurs savoirs concrets pour une exceptionnelle leçon de géographie grandeur nature.

Partenariat avec l’Éducation nationale

En partenariat direct avec l’Éducation nationale et les enseignants de trois classes de la capitale champenoise, la chargée de mission Éducation au territoire, Nursel Yanasma, a organisé dans un premier temps la découverte de la Montagne de Reims par trois classes primaires d’un quartier périphérique de la capitale champenoise, soit 75 élèves.

Apprendre à lire le paysage de Champagne et la culture du vin

Ils sont allé à Mailly-en-Champagne pour apprendre à lire un paysage ; à Trépail pour rencontrer un vigneron et son pressoir, goûter le jus du raisin, apprendre ce qu’est un cépage et les maladies qui menacent la vigne. Les animateurs du parc leur ont présenté le territoire, sa flore, sa faune, la technique de fabrication du champagne et la chimie qui est mise en œuvre pour le réussir. Ils ont goûté le pain fait sur place et les produits laitiers. Ils ont visité le verger conservatoire à la maison du parc, observé la pousse des fruits et des légumes au fil des saisons.

Et le paysage de la Martinique

De l’autre côté de l’Atlantique, des enseignants de Saint-Joseph en Martinique accomplissaient la même démarche pédagogique avec trois classes du parc naturel régional de Martinique, soit 70 élèves. Un des enseignants rémois avait pris les contacts sur place au cours de ses dernières vacances.

Dans les jours qui ont suivi leurs observations, les enfants de la ville ont mis en ligne leurs découvertes, ont envoyé des colis par La Poste, et parlé avec les enfants martiniquais par Skype environ deux fois par an.   

Parler par Skype de la culture du cacao

Le retour ne s’est pas fait attendre. Les enfants de l’école martiniquaise, plus rurale que la rémoise, n’ont eu aucun mal à envoyer à leur tour des documents sur la culture du cacao et de la vanille, des bananes et autres fruits exotiques, sur la fabrication du sucre de canne, etc.

Ce qui a peut-être le plus impressionné les petits métropolitains, c’est de savoir qu’à Noël, là-bas, il fait 30° comme en été chez nous ! L’ambiance, évidemment, n’est pas la même que dans la Marne !

Multipartenariat économe

Dans la mesure où les activités proposées par les parcs étaient conformes aux programmes scolaires en cours, les services académiques ont participé à l’opération sans aucune réticence.

Le coût de l’opération est quasi nul pour l’Éducation nationale, puisque, et beaucoup le regrettent évidemment, un voyage en Martinique n’a pas été possible. Le parc a pris en charge l’animation de l’opération avec son personnel permanent, animateurs et chargée de mission pour l’accompagnement global.

150 enfants échangent à 6.700 kilomètres de distance

Le bénéfice en revanche est énorme, puisque 150 gamins français, à 6.700 km de distance, ont appris, par le menu, leurs modes de vie respectifs, leur alimentation, la géographie de leur région, l’influence du climat sur la végétation et donc sur les cultures et la civilisation toute entière. Une chance énorme, une provocation à la rencontre, une richesse pédagogique exceptionnelle.