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Difficultés de recrutement : les employeurs territoriaux obligés de se montrer plus généreux

Alors que leurs budgets sont le plus souvent calculés au plus juste, les collectivités territoriales sont obligées de desserrer les cordons de la bourse en raison des tensions sur le marché du travail. C'est ce que met en évidence une étude du groupe d'intérim Randstad.
 

Selon le 10e baromètre "RH" des collectivités locales édité par le groupe Randstad, des employeurs publics locaux de toutes tailles rencontrent désormais des difficultés de recrutement. 39% des 623 qui ont répondu au printemps à cette enquête en ligne menée en partenariat notamment avec Villes de France et l'Assemblée des communautés de France, reconnaissent devoir faire face "fréquemment" à cette situation, contre seulement 16% en 2015. La raison du problème est liée pour 71% des répondants au "manque de candidatures pour certains postes" et pour 57% aux "profils des candidats non adaptés aux offres d'emploi", juste devant la rémunération (56%).
Pour continuer à attirer des candidats, près de la moitié (48%) des responsables des collectivités territoriales affirment être "prêts à consentir un effort sur la rémunération" des agents. Un chiffre qui grimpe à 53% dans les petites collectivités. Mais les employeurs publics locaux devront effectuer leur coup de pouce salarial avec parcimonie. En effet, dans un contexte de restriction de la croissance des dépenses de fonctionnement, les collectivités territoriales continuent à placer la maîtrise de la masse salariale en tête de leurs priorités en matière de ressources humaines pour les prochaines années. 74% des répondants mettent en avant cet objectif.

Durée légale du travail : moins d'exceptions

Pour séduire des candidats, les responsables locaux misent aussi sur la promotion du projet de territoire (32%), la mise en place de méthodes de management participatives et l'instauration de mesures favorisant l'équilibre entre l'activité professionnelle et la vie personnelle (chacun de ces deux items recueille 29% de réponses). De telles initiatives visent plus généralement à développer la santé et la qualité de vie des agents, deux préoccupations montantes dans les collectivités. Au sixième rang de leurs priorités "RH" en 2015 (avec 34%), elles figurent désormais en deuxième place (51%).
Une durée de travail inférieure à la norme de 1.607 heures annuelles pouvait être un élément d'attractivité dans la fonction publique territoriale (en particulier face au secteur privé). Mais ceci est de moins en moins le cas. 17% des collectivités ayant répondu à l'enquête ont mis les pendules à l'heure au cours du mandat actuel. Leurs règles sont harmonisées avec les 41% de collectivités qui appliquaient "depuis longtemps" la durée de 1.607 heures. Une norme qui sera à terme celle du secteur public local dans son entier. En effet, la loi de transformation de la fonction publique prévoit que les communes et les EPCI l'appliqueront obligatoirement au plus tard le 1er janvier 2022 et les départements et les régions au plus tard le 1er janvier 2023.