Emploi - "Economie verte" : plus d'emplois "verdissants" que d'emplois "verts"
La croissance des emplois de l'"économie verte" est surtout drainée par les emplois "verdissants", c'est-à-dire les métiers qui existent déjà mais dont les compétences sont amenées à évoluer pour prendre en compte les enjeux environnementaux. C'est l'une des conclusions du Commissariat général au développement durable dans son observatoire national des emplois et des métiers de l'économie verte (Onemev) publié en août 2014. Au total, en 2011, les emplois mobilisés par les activités de l'"économie verte" ont augmenté de 4,6% par rapport à 2010, soit une progression plus marquée que l'ensemble de l'économie (+ 0,5%). "Estimé à près d'un million en 2011, ils représentent environ 4% de l'emploi total, précise le CGDD. Les professionnels de l'économie verte représentent environ 4 millions de personnes en 2010." Mais sur ce nombre, seuls 140.000 occupent un emploi vert, c'est-à-dire à finalité environnementale, lié le plus souvent à l'assainissement et au traitement des déchets ou à la production et distribution d'énergie et d'eau. Les autres exercent des métiers "verdissants", plus variés, liés pour plus de la moitié d'entre eux au bâtiment et aux transports, mais aussi à l'agriculture-sylviculture, l'entretien des espaces verts, l'industrie, le tourisme, l'animation, la recherche, les achats…
Même constat au niveau des activités : ce sont surtout les activités "périphériques", celles qui évoluent pour tenir compte des problématiques environnementales, qui connaissent les plus fortes augmentations d'emploi (+ 6,3%). "Les activités de transport, notamment l'entretien des voitures et infrastructures ferroviaires, jouent un rôle déterminant dans ce dynamisme," précise le document.
Les éco-activités sont quant à elles fortement drainées par les énergies renouvelables dont l'emploi progresse de 4,4% entre 2004 et 2011, mais aussi par la gestion des eaux usées et des déchets.
Ces métiers, "verts" et "verdissants", sont marqués par des spécificités analysées par le CGDD : le taux de rotation y est deux fois moins élevé que dans l'ensemble de l'économie (23,5% en moyenne en 2011-2012) et les employeurs connaissent davantage de difficultés d'embauche. Ainsi, sur les projets de recrutement comptabilisés pour l'année 2013 par l'"économie verte" (14% de l'ensemble des projets de recrutement), 46% sont jugés difficiles contre 40% pour l'ensemble des métiers. "En particulier, plus d'un projet de recrutement sur deux est jugé problématique par les employeurs pour les métiers du bâtiment," détaille la note.
Enfin, ces métiers "verts" ont été moins touchés par la baisse enregistrée par Pôle emploi en matière d'offres d'emploi sur la période 2011-2013. Ils ont ainsi subi une baisse de 5% sur cette période contre 12% en moyenne pour l'ensemble des métiers.