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En 2018, les réseaux d'initiative publique accentuent les déploiements

Si le gouvernement a multiplié les annonces ces dernières semaines sur le front de l’aménagement numérique, les collectivités continuent d’avancer et font la preuve de la vitalité de leurs réseaux d’initiative publique. La région Bourgogne-Franche-Comté lance une offre d’accès à l’internet fixe par 4G et TDF remporte plusieurs RIP importants dans le centre-ouest.

Après un an d'expérimentation avec Axione, la région Bourgogne Franche-Comté annonce la commercialisation d'un premier réseau hertzien 4G, apportant aux habitants et entreprises non couverts par la fibre un débit de 30 Mbit/s. La 4G fixe est particulièrement intéressante pour les territoires enclavés dont la desserte en fibre optique est difficile à mettre en œuvre, puisqu'elle permet de relayer le signal hertzien de la couverture mobile par des box 4G individuelles, avec des délais de déploiement de l'ordre de seulement 12 mois.
L'expérimentation, initiée il y a un an dans le cadre du plan France Très Haut Débit, a mobilisé les anciennes fréquences du Wimax (3,4/3,5 GHz), progressivement abandonné par l'ensemble des opérateurs. Des résultats concluants, ainsi que l'accord de l'Arcep, ont poussé la Région à investir dans la 4G fixe afin d'améliorer l'accès à internet des zones les plus isolées, condition désormais indispensable à l'inclusion sociale de leurs habitants et au maintien d'activités économiques en leur sein. Dans un premier temps, l'Yonne, la Saône-et-Loire et la Côte-d'Or pourront en bénéficier. "Nous sommes en pourparlers avec les autres département pour étendre cette solution à toute la région", précise Marie-Guite Dufay, la présidente de la région.
Le lancement, effectué le 25 janvier, suit de près les annonces de l’Arcep et du gouvernement sur l’amélioration de la couverture mobile. Or, l’accord avec les opérateurs stipule que ces derniers auront l’obligation de lancer une offre 4G fixe sur leurs propres réseaux. De quoi rendre les offres des RIP en THD radio moins lisibles pour le consommateur et le contribuable.

Les réseaux d'initiative publique se déploient, TDF se renforce

Si les solutions alternatives à la fibre optique sont à l'ordre de jour de l'agenda gouvernemental visant à "éradiquer les zones blanches" et à proposer le haut débit pour tous, les déploiements de fibre prévus par les pouvoirs locaux n'en suivent pas moins leur cours.
Le RIP des Hauts de France, projet emblématique du plan France THD porté par le syndicat mixte La Fibre 59/62 et déployé par Axione, a annoncé en novembre dernier la livraison des premières prises, et devrait être opérationnel dès le mois prochain, avec 129.000 prises prévues pour 2018 et 533.000 à l'issue du programme en 2022, soit 31% des locaux des deux départements correspondant aux zones peu denses.
Le déploiement de la fibre pour tous est également prévu pour 2022 dans le Maine-et-Loire, dans le cadre d'un projet porté par Anjou Numérique qui prévoit 220.000 prises sur l'ensemble du département, à l’exception des zones conventionnées d'Angers, Cholet et Saumur qui seront couvertes par Orange.
Sur les zones moins denses, TDF sera chargé du déploiement et ce dès le second semestre 2018, pour une commercialisation des premières prises prévue début 2019. L'opérateur, historiquement spécialisé dans les réseaux hertziens et la télévision, met 287 millions d'euros sur la table, soulageant les finances publiques dont la contribution prévue de 231 millions d'euros s'est soldée, à la faveur de cette DSP, par une enveloppe publique de seulement 36,5 millions d'euros. Une stratégie d'investissement massif qui avait déjà permis à TDF de remporter, en février dernier, le RIP du Val-d'Oise.
Un an après son entrée remarquée dans le monde de la fibre, TDF confirme avec l'opération du Maine-et-Loire son intention de s'imposer, ayant obtenu à quelques jours d'intervalle la délégation de service public de la part de Val-de-Loire Numérique pour construire et exploiter le réseau de fibre dans l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.