En Seine-Saint-Denis, un observatoire pour remédier à l'évitement scolaire au collège

Le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et l'académie de Créteil ont récemment inauguré un observatoire pour lutter contre l'évitement scolaire dans les collèges. Il s'appuiera sur les enseignements d'un plan d'attractivité des établissements lancé à la rentrée 2024.

C'est une première : en décembre 2024, le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et l'Éducation nationale ont inauguré un Observatoire de l'attractivité et de la mixité sociale des collèges de Seine-Saint-Denis. Son objectif ? Mieux appréhender les phénomènes d'évitement scolaire et suivre les actions récemment mises en place pour y remédier et en mesurer les effets.

Si en France, la ségrégation territoriale et sociale entre les établissements "est fortement marquée", selon un communiqué du conseil départemental, "la Seine-Saint-Denis n'échappe pas à ce phénomène [et] de nombreux collèges sont confrontés à des taux d'évitement élevés à l'entrée en classe de sixième".

"Cet observatoire a vocation à rendre la situation objective, comprendre pourquoi, dans un certain nombre d'établissements du département, on a des familles qui ne font pas confiance à l'école publique. Il va nous permettre de comprendre et de proposer des solutions à ces familles pour qu'elles refassent à nouveau confiance à l'école publique dans nos communes, et faire en sorte que dans nos collèges on puisse avoir tous les enfants de la Seine-Saint-Denis", a commenté Emmanuel Constant, vice-président du conseil départemental chargé de l'éducation, lors de l'inauguration.

"Convaincre les familles"

À la rentrée 2024, le département et l'académie de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, ont mis en place un plan d'action sur trois ans afin de lutter contre l'évitement scolaire et convaincre les familles d'inscrire leurs enfants dans l'école publique. Quarante collèges, sur les cent trente que compte le département, sont concernés par ce choc d'attractivité.

À travers ce plan triennal, le département et l'Éducation nationale se sont engagés, chacun selon ses compétences. Pour le département, il s'agira de travailler toujours plus à l'entretien et à l'embellissement des collèges, de mieux remplacer ses agents absents et de financer les projets pédagogiques et culturels du projet éducatif départemental sur plusieurs années. 

L'Éducation nationale, de son côté, s'est engagée à financer 2.500 heures supplémentaires, à remplacer systématiquement les absences de professeurs et à développer des filières d'excellence (section linguistique, mathématiques ou sportive, classes à horaires aménagés).

Dix collèges sous observation 

Dix premiers collèges "fortement évités" du territoire bénéficient d'ores et déjà de ces mesures et participeront à l'étude menée par l'Observatoire de l'attractivité et de la mixité sociale des collèges de Seine-Saint-Denis. Ils seront, dans un deuxième temps, rejoints par quatorze autres établissements.

L'observatoire s'appuiera sur un comité scientifique composé de dix membres spécialistes des questions scolaires et sociales : sociologues, économistes, inspecteurs et directeurs de l'Éducation nationale. On remarque toutefois l'absence d'élus locaux parmi ces experts.

 

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