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Energie-climat en Île-de-France : la région s'entoure d'un bras droit

L'agence régionale énergie climat d'Île-de-France a été officiellement lancée ce 4 avril. L'une de ses missions est de porter la stratégie énergie-climat de la région qui vise à réduire de 20% sa consommation d'énergie d'ici 2030 tout en doublant la part des énergies renouvelables.

La région Île-de-France s'est tardivement dotée d'une stratégie énergie-climat. "Nous étions l'une des dernières à ne pas en avoir, ce pour diverses raisons, mais celle adoptée l'été dernier est ambitieuse, vise les horizons 2030 et 2050, et trois principes : sobriété, production d'énergies renouvelables et de récupération, réduction de la dépendance énergétique du territoire", a introduit Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président à la région Île-de-France en charge du développement durable, lors du lancement le 4 avril de l'agence régionale énergie-climat (Arec IDF) qui a attiré près de 300 participants.

L'une des missions de l'Arec sera justement de porter ce plan qui donnera lieu à la fin de l'année à un point d'étape et à une conférence des parties prenantes, sorte de "COP francilienne", un exercice suscitant des attentes et interrogations. Réduire de 20% la consommation énergétique régionale d'ici 2030, tout en doublant la quantité d'énergies renouvelables (EnR)produites sur le territoire, ne sera pas aisé. Cela nécessite, en pré-requis, la mise à disposition d'outils robustes de suivi et d'observation, d'animation et de ressources. "Il y a un fort besoin d'accompagnement des territoires, d'aide à la décision, de formation des élus pour qu'ils montent en compétence et que nous allions tous dans la même direction", confirme Dominique Gamon, directeur environnement à la région.

Selon une étude réalisée par la région l'an dernier avec l'Ademe et des opérateurs de réseaux, ce scénario offensif de doublement des EnR nécessiterait, à titre d'exemple, le déploiement de 200 méthaniseurs, autant d'éoliennes, tout en poursuivant le développement de la géothermie et de chaufferies biomasse, avec un fort enjeu d'acceptabilité et d'appropriation locales. "Il faut aussi agir sur les transports et rattraper l'important retard français sur l'hydrogène", ajoute Jean-Philippe Dugoin-Clément. Mutualiser de rares stations de recharge entre divers modes - par exemple entre les taxis de la flotte Hype (100 véhicules, quatrième station attendue fin 2019) et les quelques bus à hydrogène testés dans le cadre d'un programme européen à Versailles Grand Parc - est une piste explorée. Le marché de Rungis dispose aussi d'une flotte dédiée. C'est au final peu, l'obstacle majeur restant le coût de cette technologie. "L'hydrogène ne se déploiera pas sans la forte implication des collectivités, de l’État et des entreprises, et sans une vision globale qui favorise le mix énergétique", écrivent dans une note diffusée en janvier deux expertes amenées à travailler ensemble dans le cadre de l’Arec IDF.

L’Arec IDF est en effet le fruit d'une fusion entre la pionnière et longtemps autonome agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies (Arene, 15 experts) et l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU, 200 employés) de la région, où les questions environnementales occupent désormais un tiers des effectifs. Côté gouvernance, parmi les cinq collèges de l'agence, l'un réunit des collectivités comme les communautés d’agglomération Cœur d’Essonne Agglomération et Saint-Quentin-en-Yvelines, des communes comme Vauréal, Les Mureaux, Combs-la-Ville et les parcs naturels régionaux du Vexin et de la Haute Vallée de Chevreuse. "Il reste ouvert à d'autres partenaires", conclut Christelle Insergueix, directrice de l’Arec IDF.