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Salon des maires - Équipements sportifs : la certification HQE gagne du terrain

En matière d'équipements sportifs, les préoccupations environnementales figurent désormais en tête des réflexions des élus. Pour faire le point sur le sujet, une conférence était organisée à Paris, mercredi 21 novembre, dans le cadre du Salon des maires.
En 2011, avec la création de la certification NF HQE Équipements sportifs, les collectivités se sont vu dotées d'un outil performant en matière de développement durable pour un projet de construction ou de rénovation d'équipement sportif.
Depuis, le paysage des certifications des équipements sportifs s'est considérablement enrichi. Il est aussi devenu plus complexe. E+C-, Bepos (bâtiment à énergie positive) ou "bâtiment bas carbone" sont autant de certifications applicables aux équipements sportifs qui permettent de valoriser la surperformance environnementale.
Dernières nouveautés dans ce domaine : les certifications HQE Infrastructure et HQE Aménagement, dédiées aux infrastructures sportives, qui permettent d'avoir une approche globale de l'impact d'un équipement sportif structurant. Ici, ce ne sont plus seulement les bâtiments qui sont concernés mais l'ensemble d'un site, y compris les parties non bâties, par exemple dans un golf, une base de loisirs de plein air ou un hippodrome.

Le 93 en force

La certification HQE Équipements sportifs s'applique aujourd'hui essentiellement aux salles multisports et aux piscines. Une trentaine d'opérations ont été certifiées à ce jour, réparties pour moitié en Île-de-France et pour moitié sur le reste du territoire français.
Comme pour toute démarche de certification, rien n'est obligatoire en la matière. Cependant, les grands aménageurs imposent de plus en plus souvent une certification environnementale. Actuellement, toutes les nouvelles piscines construites à Paris font l'objet d'une démarche de certification.
En Seine-Saint-Denis, depuis 2009, l'élaboration d'un Agenda 21 a conduit à la réalisation d'un guide de la construction durable. Pour les collèges et les salles de sport, la direction de l'éducation et de la jeunesse du conseil départemental a mis sur pied un document inspiré du référentiel HQE et de ses quatorze cibles. La démarche de qualité environnementale est mise en œuvre tout au long du processus, de l'étude de faisabilité jusqu'à la deuxième année suivant la réception de l'ouvrage. Un marché d'assistance à maîtrise d'ouvrage HQE a même été mis en place. Sur la période 2010-2015, dix-huit équipements sportifs intégrés à des collèges ont été construits dans le respect des normes HQE, et dix-neuf autres équipements sont actuellement à l'étude.
Parmi ces réalisations, le pôle sportif Aimée-Lallement a récemment fait l'objet d'une certification HQE. Pourquoi ce choix ? Selon Nabiha Briki, chef du bureau maintenance et énergie à la direction de l'éducation et de la jeunesse du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, il s'agissait de "tester le programme et la démarche environnementaux du département vis-à-vis du référentiel HQE. Cet équipement était particulièrement adapté en raison de sa surface relativement réduite. De plus les performances à atteindre étaient spécifiques et le référentiel constituait en l'occurrence une aide sûre". Résultat : les objectifs environnementaux fixés par le conseil départemental ont été atteints et chaque acteur s'est impliqué dans la démarche.

Un coût ou un gain ?

Plus globalement, Eric Querry, directeur des partenariats et des relations extérieures de Certivea, société spécialisée dans la certification, estime que pour les collectivités, "la certifications a pour but de viser l'amélioration globale de la qualité des constructions. De plus elle constitue aussi un mode de preuve". "Je la mets souvent en avant auprès des collectivités quand elles sollicitent des subventions soumises à des conditions environnementales particulières, explique le spécialiste. Pour une région qui subventionne, c'est la preuve que la performance sera réellement atteinte et que les investissements ne sont pas réalisés à perte."
Pour autant, toutes les collectivités soucieuses de la haute qualité environnementale des équipements sportifs ne vont pas au bout de la démarche. Certaines s'arrêtent avant l'étape de la certification. "Les collectivités ont parfois peur qu'un tiers vienne voir si elles ont bien fait ce qu'elles ont dit qu'elles feraient. Ça leur met une pression", estime Eric Querry.
Se pose également le problème du coût, estimé à environ 20.000 euros pour un gymnase d'une valeur de 5 millions. "Il y a eu des surcoûts sur les premiers projets, reconnaît Nabiha Briki. Mais aujourd'hui, les élus votent un budget global intégrant dès le départ la démarche HQE. Il ne faut pas prendre cette démarche comme un coût supplémentaire."
Au contraire, conclut Eric Querry, il faut y voir une source d'économies : "Le coût de la certification, c'est avant tout un gain en termes d'efficacité et une amélioration des performances. Cela crée de la valeur dans la durée, ne serait-ce qu'à travers la réduction des consommations d'énergie ou de production de déchets."
 

 

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