Avec ses habitants, Donzy crée une escapade éco citoyenne (58)

Avec le soutien de l’appel à projet régional, Villages du Futur, les élus et les habitants de Donzy, ont redessiné, avec le parcours l’Escapade, les contours de leur commune. Dès leur élection en 2020, les élus donziais s’engagent dans des projets associant les habitants du village : « une Journée herbes folles de désherbage a mobilisé une trentaine de personnes, beaucoup plus que nous ne l’aurions imaginé. L’idée de l’escapade est née à ce moment-là », explique Marie-France Lurier, maire de Donzy. L’escapade fait aussi écho aux attentes des habitants, exprimées à l’occasion de la consultation sur l’étude de revitalisation du centre bourg. « Enfin, ce projet répondait à l’un des engagements de notre mandat : valoriser le patrimoine et encourager le fleurissement du village », complète Sonia Millant, maire adjoint à l’attractivité du territoire. 

Avec les habitants

Accompagné par un cabinet (Oxalis-Donativo) désigné par la région Bourgogne-Franche-Comté, le projet de participation citoyenne se décline en plusieurs temps : des balades sur l’ensemble de la commune, des ateliers publics de réflexion, des entretiens menés avec les acteurs qui font la vie du village : jeunes, entrepreneurs, commerçants, associations… Des événements publics réunissant 60 à 80 personnes à chaque édition sont animés dans le centre bourg. Un local, le Bocal à Idées Citoyennes, est installé dans le bourg avec des permanences tenues par le cabinet. En parallèle, la municipalité utilise les réseaux sociaux pour consulter la population et lance un sondage qui obtient 15 % de réponses. « Tout le monde a pu contribuer à la conception de l’Escapade répondant ainsi à l’appel à projet régional pour une consultation citoyenne remarquable », précise Marie-France Lurier. La région contribue à hauteur de 80 % du budget total (26 000 euros), alors que la commune prend en charge les 5 000 euros restants.

Bonnes idées de l’Escapade

Longue de 5 kilomètres, l’Escapade compte dix étapes enrichies par les échanges multiples entre élus et citoyens. À titre d’exemple, la création de mobilier en palettes répond à la fois à l’enjeu du réemploi et au souhait exprimé par les Donziais de trouver des bancs tout au long du parcours ; l’installation de tonneaux à vin permet la récupération de l’eau de pluie pour arroser les plantations communales ; l’utilisation de bassines en zinc a été choisie pour recevoir des massifs de fleurs… La mairie a aussi créé un permis de végétaliser, encourageant avec succès le fleurissement du bourg : « après avoir vérifié qu’aucun réseau ne passe, les agents municipaux creusent le sillon et apportent le terreau. Les habitants n’ont plus qu’à planter », explique Marie-France Lurier. Les élus ont choisi de ponctuer l’itinéraire de clous de voirie en inox gravés avec la grenouille, espèce endémique de la zone humide récemment réhabilitée, et emblème du parcours. À chacun des dix points remarquables (un bâtiment, un lieu, une variété…), le promeneur est invité à lire un panneau, écouter une histoire, visionner une vidéo, sentir un massif de fleurs… Là encore, les élus ont retenu de nombreux témoignages et idées exprimés par les habitants : « Des habitants ont mené des recherches contribuant à expliquer une niche votive, à scénariser une très ancienne joute oratoire entre le maire et le curé du village, à écrire une fiche pratique sur un végétal ou encore à jalonner la balade d’hôtels à insectes », racontent les deux élues. De fait, les dix haltes abordent des thèmes différents. Quand le centre bourg raconte une légende historique, un autre endroit valorise la biodiversité, et la fin du parcours est consacrée au jardin japonais, graphique et planté de cerisiers, kakis et hortensias.

Les volontaires du futur

Les bénévoles à Donzy, surnommés les « volontaires du futur », en référence au label Village du futur, sont nombreux (un noyau d’une vingtaine de personnes) et très engagés. Bien plus qu’un chemin valorisant le patrimoine bâti et végétal, l’Escapade est devenue un vecteur de rencontres, d’échanges des savoirs, de vie démocratique : « Nous sommes venus vers les habitants avec cette idée et ensuite, nous n’avons rien décidé sans leur accord. De plus, cette proximité leur a permis de mieux comprendre les contraintes liées au fonctionnement de la collectivité », observe Marie-France Lurier. Comment, à l’avenir, pérenniser cet engagement des habitants et le soutien de la municipalité ? C’est tout l’enjeu des mois à venir pour les élus, qui aimeraient fortifier l’implication écocitoyenne au service du village, au-delà de leur mandat.