En Auvergne, des élus d'une communauté de communes se forment à l'éco-construction
A l’occasion de la réhabilitation d'une école élémentaire, les élus de la communauté de communes du Pays de Courpière se sont engagés dans une formation-action à l'éco-construction. Déjà sensibilisés au développement durable par l'élaboration d'un Padd communautaire, ils développent une approche très pragmatique et durable.
Lors d'une réunion de travail sur la réhabilitation de l'école, les élus de la commune du Pays de Courpière (Puy-de-Dôme, 10 communes, 8.700 habitants) réalisent qu’ils n’ont pas abordé la question de l'éco-construction. "Ce sont les représentants du parc naturel régional Livradois-Forez qui nous ont posé la question, précise la directrice de la communauté. Nous nous sentions peu armés pour traiter du sujet." Les élus de la communauté se tournent alors vers l'agence locale des énergies (Aduhme), qui propose d'organiser une formation sur mesure.
Formation-action sur mesure
La formation se déroule en janvier et février 2009, en quatre sessions. Des élus des dix communes ainsi que les responsables des services concernés y participent. Le premier temps sert à évaluer les connaissances du groupe et fixer les objectifs à atteindre. Les élus ne partent pas de rien car certains d'entre eux travaillent depuis quelques mois sur l'élaboration du projet d'aménagement et de développement durable (Padd) intercommunal. Ils veulent rentrer de plain-pied dans les questions techniques à partir d'exemples concrets telle que la réhabilitation de l'école de Courpière. La deuxième session se tient d’ailleurs sur le site de l'école. Il est question de labels, de certifications, de ventilation double ou simple flux... En appui à ses démonstrations, l'Aduhme fait essayer aux élus une caméra thermique qui permet de "visualiser" les déperditions de chaleur du bâtiment à réhabiliter. Le troisième temps prend la forme d'un voyage à Lyon afin de visiter des réalisations exemplaires. Lors de la dernière session, les élus et leurs collaborateurs choisissent trois cibles, parmi les quatorze de la démarche haute qualité environnementale (HQE), qui doivent être prises en compte dans la définition du programme de réhabilitation de l’école : l’énergie (efficacité des équipements, énergies renouvelables, bio-climatisation...) ; les matériaux, (naturels, recyclables, durables, réparables) ; le confort des usagers (acoustique, hygrométrie…).
Des outils pour un développement durable
Le vice-président de la communauté de communes en charge du développement durable, Serge Théallier, se félicite de cette approche pragmatique : "Dans un territoire rural comme le nôtre, les élus hésitent à utiliser des dispositifs tels que l'Agenda 21, car le terme un peu abstrait provoque une certaine réticence. Cela ne nous empêche pas de bien faire : nous partons simplement du principe que si la collectivité s'est engagée en faveur du développement durable, elle se doit d'être exemplaire dans ses réalisations."
Depuis 2011, tous les projets soumis à la communauté sont évalués à l'aune de l'éco-construction. Certes, des freins importants demeurent, notamment en ce qui concerne la formation des professionnels du bâtiment. Mais le cap est donné. Pour preuve, en 2012, la communauté de communes, toujours épaulée par l'Aduhme, suite aux résultats de l’audit énergétique de ses bâtiments, s'attaque à la réhabilitation des plus énergivores.
Luc Blanchard / Studio Graph, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info.
Communauté de communes du Pays de Courpière
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