Fédérer la musique et la danse dans une dimension communautaire (91 et 92)
En prenant la responsabilité des conservatoires de musique et de danse situés sur son territoire, la communauté francilienne des Hauts de Bièvre revoit l'organisation de ses nouvelles structures. L'intention n'est pas de partir de zéro mais d'homogénéiser des équipements très disparates en les rendant plus performants et fédératifs.
Il a fallu près de quatre années, de 2007 à 2010, pour que la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvre (7 communes, 182.477 habitants) finalise le transfert de compétences Culture et mette en réseau les cinq conservatoires des sept communes membres et trois cent vingt agents. Cet ensemble conséquent qui a accueilli 5.657 élèves à la rentrée 2012-13, fédère des équipements très disparates, de tailles fort différentes, qui n’ont ni les mêmes contraintes selon leur catégorie, ni les mêmes pratiques. Alors que certains disposaient d'une organisation très structurée - avec un directeur général et un directeur pédagogique, responsable administratif et financier (RAF), chargés de scolarité... -, d'autres pouvaient fonctionner avec un professeur comme directeur. Premier par la taille, le conservatoire de Bourg-la-Reine/Sceaux totalise 94 agents contre 24 pour celui de Wissous. La communauté a chargé en 2012 la directrice Culture et Sports d’une mission de coordination pour ce projet.
Un "projet d'établissement" au niveau communautaire, ferment du réseau
Assez naturellement, le premier chantier de la communauté s'est porté sur l’harmonisation tarifaire, ce qui a demandé pas moins de deux années pour construire une politique équitable et équilibrée avec une installation échelonnée dans le temps. Dans un second temps, les nouvelles priorités se sont concentrées sur l'harmonisation des pratiques, de l'offre et à la création d'une culture commune, tout en affirmant parallèlement l'histoire et la personnalité des structures. Pour faciliter l’élaboration d’un projet commun à tous ses conservatoires, les élus des Hauts de Bièvre ont l’idée de s’inspirer du concept national de "projet d'établissement" lancé par le ministère de la Culture en direction des équipements classés ou en cours de labellisation. La démarche a été conçue par les agents des conservatoires de manière à être en phase avec les projets de chaque établissement. Elle définit une identité commune pour toutes les structures, leurs objectifs prioritaires d’évolution et leurs actions partagées pour les cinq années à venir. Pilote du projet, Sibylle Atchouel explique les avantages d'une telle approche : "Sous la responsabilité d'un des directeurs de conservatoire et éclairé des conseils d'un consultant, l’élaboration du projet d’établissement facilite le raisonnement communautaire et révèle les besoins d'efficacité et de mutualisation. Ce travail apporte une meilleure connaissance de l'autre, de ses potentiels mais aussi de ses contraintes. Et surtout, il resserre les liens à tous niveaux : directeurs, responsables administratif et financier, directeurs de la culture, associations..." A titre d'exemple, chaque RAF travaille, pour le compte de tous, sur des sujets tels que les rythmes scolaires, l'organisation des inscriptions, l'inventaire des biens mis à la réforme... Recrutés comme agents de catégorie A et devenus systématiques dans les grands conservatoires, ils gèrent et maintiennent la densité des activités, libérant les directeurs généraux des tâches administratives, leur permettant de se concentrer sur leur cœur de métier.
"Conçue au niveau de l'agglomération et reposant sur l’expertise des directeurs des conservatoires, l'offre pédagogique, quant à elle, se reconstruit en examinant par exemple les temps d'enseignement les plus larges (500 heures pour le piano) au regard de la diversité instrumentale et des nouvelles pratiques musicales. A terme, l'orientation des élèves en est améliorée", poursuit Sibylle Atchouel.
Myriam Journet / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
Produire un événement culturel est une autre façon de renforcer les liens
Co-construite par une petite trentaine de professeurs et d'élèves pour un budget de 50.000 euros, Temp'Ô de Bièvre est une saison artistique qui propose gratuitement cinq représentations annuelles de musique et de danse et dans une moindre mesure de théâtre. Chaque conservatoire imagine, développe et pilote son projet en coordination - ou association - avec les autres projets et les agendas culturels des villes du territoire. La seconde saison 2012 a difficilement dépassé un public habituel, ni même provoqué de nouvelles adhésions. Mais sa mise en place a révélé la capacité fédérative des conservatoires et des services culture des communes." Une étape importante dans la construction de la nouvelle image communautaire dont les directeurs d'établissement sont les premiers messagers".
Communauté d'agglomération des Hauts de Bièvre
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Philippe Laurent
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