La lutte contre le ruissellement des eaux dans la communauté de communes du canton de Bolbec
Pour lutter contre le ruissellement des eaux provoqué par des inondations à répétition et protéger les biens et l'habitat sur la ville de Bolbec (Seine-Maritime) et les communes situées sur une dizaine de kilomètres en amont de la vallée du Commerce, les organisations intercommunales successives (Sivom de 1988 à 1994 et communauté de communes à partir de 1995) étudient les moyens de lutte et réalisent trente bassins de rétention entre 1988 et 1999. Après les fortes pluies de l'automne 1999, une nouvelle étude est lancée pour programmer, d'ici à 2008, cinquante autres bassins, ainsi que des aménagements limitant les ruissellements et la sédimentation en amont (plantations de haies, pose de fascines sur berges, lames...). Les études générales s'appuient sur l'expérience des habitants et la mémoire locale pour identifier les problèmes, c'est-à-dire le lieu et la nature des ruissellements.
Pour réaliser ces travaux, la communauté de communes acquiert des terrains et confie à la direction départementale de l'équipement (DDE) une étude spécifique d'implantation pour chaque nouvel ouvrage. Les bassins de rétention ont un volume allant de 1.000 à 40.000 m3 (soit deux hectares) et sont, au fil du temps, conçus selon des techniques différentes : une toile plastique pour les premiers ; de la bentonite (argile à fort pouvoir absorbant garantissant l'étanchéité des ouvrages) pour les plus récents. L'intégration de plantes macrophytes est utilisée pour l'auto-épuration. Depuis 2002, des aménagements d'hydraulique "douce" réalisés avec les agriculteurs offrent de nouvelles alternatives : couverture hivernale des sols, semis d'herbe entre les plants de maïs, mise en herbage de terrains situés dans des endroits sensibles, maintien des prairies inondables. La communauté de communes fournit aux agriculteurs des semences destinées aux semis entre les rangs de maïs, à la mise en place de jachères écologiques. Chaque année, le bilan et le programme des travaux sont présentés aux associations de défense de l'environnement lors d'une réunion de la commission "Lutte contre les ruissellements".
Les moyens mobilisés et les partenaires...
Les études générales sont menées par des cabinets privés. La DDE se charge des études liées à l'implantation des ouvrages : elle rédige les cahiers des charges et publie les appels d'offres. Entre 1988 et 2004, les travaux liés aux ouvrages (curage, vidange des huileurs, sableurs et puits d'infiltration...), les aménagements annexes et l'entretien ont été réalisés par des entreprises privées. Depuis 2004, les aménagements annexes (plantation, pose de fascines...) et l'entretien courant (débroussaillage, taille...) sont pris en charge en régie directe par la communauté de communes. Une équipe de quatre agents, employés à temps plein par la communauté de communes, assure l'entretien paysager des ouvrages.
Pour mettre en place les actions d'hydraulique "douce", la communauté de communes a recruté en 2002 un animateur de bassin dans le cadre de la mise en oeuvre du schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) avec deux communautés de communes proches. Les communautés de communes du canton de Bolbec et de Port-Jérôme contribuent au financement du poste à hauteur de 45% chacune, et la communauté de communes Campagne de Caux apporte les 15% restants. L'animateur de bassin s'occupe du volet opérationnel du programme de mesures préventives contre les ruissellements et les inondations, dans le cadre du schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage). Ses missions comprennent la mise en place des campagnes de communication et de prévention auprès des différents acteurs (collectivités locales, exploitants agricoles et propriétaires fonciers), le suivi des réalisations préventives et une présence sur le terrain.
Entre 2000 et 2004, le coût d'investissement pour la création des bassins et des aménagements annexes s'est élevé à 3.784.190 euros (y compris les études et les indemnités aux locataires). Ce coût inclut 157.409 euros consacrés à des acquisitions foncières. La communauté de communes a bénéficié pour cette action de subventions de l'agence de l'eau (40%) et du conseil général de Seine-Maritime (40%). La communauté de communes a de plus fait l'acquisition du matériel nécessaire à l'entretien en régie (tracteur, fourgon, débroussailleuse) pour 514.152 euros. En 2004, les frais de fonctionnement se sont élevés à 85.800 euros (hors frais de personnel de la régie directe).
Plus de 80 bassins ont déjà été réalisés
Aujourd'hui, près de cent bassins de rétention sont en place. Une évaluation des périodes d'inondations et des cubages retenus montre que les risques d'inondations ont baissé de 79 % depuis 1999.
La communauté de communes prévoit qu'à l'achèvement du programme, en 2008, lorsque les 99 bassins seront en fonctionnement, une évaluation de l'action sera faite avec les communes concernées et l'appui de la DDE. Les élus étudieront alors l'opportunité de lancer une nouvelle étude globale.
Le conseil des élus
"Il faut s'appuyer sur l'environnement naturel du territoire (les vallons, les prairies humides) afin d'éviter la création de bassins en profondeur, lourds en termes d'entretien. La maîtrise de l'entretien en régie directe est une solution pour respecter les délais d'intervention, souvent trop longs lorsqu'il s'agit d'entreprises privées."
Pascale Jenvrin, pour les sites Mairie-conseils et Localtis
Communauté de communes du canton de Bolbec
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