L’aire de camping en libre-service : adaptée aux besoins des randonneurs (56)

Située aux portes de la forêt de Quénécan, du lac de Guerlédan et sur le tracé du canal de Nantes à Brest, la commune de Saint-Aignan, dans le Morbihan, accueille de nombreux randonneurs et cyclotouristes (lire ci-dessous « Un flux croissant de visiteurs »). L’aire de camping-car aménagée par Pontivy communauté près de l’église n’étant pas adaptée à ses besoins et le camping du secteur éloigné de 7 km du bourg, la municipalité a décidé de créer un camping en libre-service, proche à la fois du canal et des commerces de la commune. « C’est un des conseillers qui a proposé l’idée, découverte au Québec. Elle s’avérait adaptée à nos moyens en personnels, qui sont en nombre insuffisant pour gérer un camping à temps plein pendant les saisons », témoigne le maire, Gilles Cadoret.

Un carnet de tickets, une boîte et le tour est joué

Le fonctionnement de cette aire est simple et repose totalement sur la confiance. Sans avoir besoin de réserver, sauf éventuellement pour des groupes, les randonneurs s’y installent et prennent un ticket sur un carnet situé près d’une boîte fermée à clé, fixée sur un mur des sanitaires. Ils y déposent leurs coordonnées et le règlement de leur séjour : 5 euros par adulte et par nuit, moitié prix pour les enfants. Un prix très attractif. Une trentaine de places sont proposées sur cet espace vert et boisé d’environ 1 000 m², qui appartenait déjà à la commune. Les sanitaires ont été aménagés dans une cabane déjà présente sur le terrain, anciennement un local pour les jeunes. Quotidiennement, un agent communal nettoie les sanitaires, généralement entretenus par les campeurs eux-mêmes, avec le matériel mis à leur disposition. Le maire passe aussi régulièrement, pour échanger et voir si tout se passe bien.

L’équipement est respecté

Les travaux d’aménagement du site (lire ci-dessous « Un fonctionnement allégé » ) d’un montant de 52 000 euros TTC ont été financés à hauteur de 61 % par l’État, le département et Pontivy communauté. L’aire a comptabilisé 160 visiteurs dès sa première saison estivale en 2019. Informés par l’office de tourisme, la presse locale et la mairie, les visiteurs sont plus nombreux l’année suivante (305) et de nouveau au rendez-vous (213) en 2021, malgré la crise sanitaire. La majorité d’entre eux sont des promeneurs qui arrivent principalement du canal de Nantes à Brest, de plus en plus fréquenté. Parfois, des habitants utilisent l’équipement, lorsqu’ils reçoivent des groupes familiaux par exemple. Les impressions et appréciations très positives, déposées dans un cahier mis à disposition des visiteurs, montrent la pertinence de cet équipement léger, souple et abordable. « Nous étions hésitants au départ mais ce système plaît bien. L’équipement est respecté et les visiteurs remercient la municipalité pour ce service original », se félicite l’édile. Petits bémols néanmoins. Les sanitaires ont subi quelques dégradations hors saison, « certainement le fait d’un petit groupe de jeunes un peu désœuvrés » et il est encore trop tôt pour mesurer les retombées économiques locales de l’aire de camping.