Le Grand Châtellerault accélère sur la stratégie bas-carbone (86)

La création d’une direction de la stratégie bas carbone et le recrutement du bon profil pour la diriger est un signe fort de part de la communauté d’agglomération du Grand Châtellerault. Elle entend ainsi poursuivre son engagement dans la transition énergétique et environnementale. Evelyne Azihari, vice-présidente en charge du climat et de l’énergie, rappelle que l’équipe municipale élue en 2008 avait posé les premières pierres. Elle avait notamment mis en place un service développement durable en faveur d’une politique écologique cohérente et d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Il manquait une dimension stratégique à cette première tentative, reconnaît la vice-présidente. Quelques années plus tard, nous avons donc créé une direction des stratégies environnementales et territoriales. Cela nous a fait progresser notamment sur la vision politique de la transition écologique, mais le fonctionnement de cette direction n’était pas optimal sur la partie opérationnelle. » 

Sous le signe de la transversalité

Forte de ces expériences, la communauté a mis en place en 2023 une direction de la stratégie bas carbone. Elle regroupe l’ensemble des sous-services en charge du développement durable, qui se répartissaient préalablement dans chacune des directions de la collectivité. « Cette dilution ne permettait pas de prendre suffisamment en compte notre stratégie énergétique parce que les directions avaient naturellement tendance à revenir à un fonctionnement traditionnel. En réintégrant ces sous-services au sein de la direction de la stratégie bas carbone, nous allons regagner en efficacité opérationnelle, tout en maintenant une approche très transversale. » Cette transversalité est assurée par le rattachement de la nouvelle direction à la direction générale des services et non plus aux directions générales adjointes.

Innovation et audace

Élément central de ce nouveau dispositif, le recrutement d’un directeur de la stratégie bas carbone. Le choix s’est porté sur une personne dotée d’un profil capable de rompre avec les réflexes fonctionnels et les pratiques habituelles propres à chaque métier, mais également de prendre en considération le fonctionnement d’une administration avec ses contraintes. « Nous lui demandons de faire adhérer l’ensemble des agents au projet global de politique environnementale de l’équipe municipale, d’innover avec audace et de disposer de capacités opérationnelles très fortes pour mettre en œuvre notre politique et impulser des projets iconiques. » La vice-présidente pense notamment à la reconversion des ex-Fonderies du Poitou en hub énergétique, au stockage du carbone dans les sols ou au développement de l’autoconsommation d’électricité en circuits courts avec un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur. 

Fédérer l’ensemble des agents

La nouvelle organisation de la stratégie environnementale du Grand Châtellerault va pouvoir s’appuyer sur un portage politique puissant de la part des élus, assure Évelyne Azihari qui alerte aussi sur un risque. Celui de voir les autres directions vivre ce dispositif comme la perte d’une partie de leurs prérogatives. « Il reviendra donc au nouveau directeur, en lien avec le directeur général des services, de fédérer l’ensemble des directions autour de nos objectifs environnementaux communs pour en imprégner chaque service sans sentiment de dépossession. » Leur mobilisation sera sans doute facilitée par l’ancrage de cette politique environnementale dans la culture de la collectivité. Labellisée trois fois par Cit’ergie depuis 2011, Grand Châtellerault postule au nouveau label Climat/air/énergie cette année. « Notre définition d’une trajectoire bas carbone réaliste pour répondre aux défis du changement climatique sera aussi un atout pour entraîner l’ensemble des agents vers des objectifs que nous sommes en mesure d’atteindre », conclut la vice-présidente.