Une sentinelle contre la pollution
Un institut éco-citoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) a été créé, au début de l’année 2010, par le syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) Ouest-Provence (Bouches-du-Rhône). Il est piloté par des scientifiques et cherche à impliquer les habitants du territoire. L’enjeu est d’abord de restaurer la confiance.
L’institut éco-citoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) est né, début 2010, dans un contexte de crise. Toute la France a entendu la colère des habitants de Fos-sur-Mer et des cinq autres communes du syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) Ouest-Provence (95.000 habitants)*. Dans un paysage déjà très marqué par la pétrochimie et malgré une opposition très vive, a d’abord été construit l’incinérateur de Marseille (300.000 tonnes de déchets par an). Comme si cela ne suffisait pas, un projet de terminal méthanier implanté sur la plage du Cavaou, fréquentée par tous les Fosséens, est venu exacerber les tensions. Pour tenter de les apaiser, les élus du SAN Ouest-Provence ont décidé de porter un regard plus objectif sur la réalité en se dotant d’un institut éco-citoyen.
Suivre en temps réel l’impact environnemental des activités humaines
Pour regagner la confiance de la population, Bernard Granié, président du SAN Ouest-Provence, et René Raimondi, premier vice-président chargé des dossiers environnementaux, ont proposé la création d’un institut indépendant. Son rôle est de suivre en temps réel l’impact environnemental des activités humaines sur un territoire donné. Présidé par Henri Wortham, professeur à l’université de Provence, spécialisé en chimie atmosphérique et physique de l’environnement, l’institut s’est vu doté par le SAN d’un budget de 500.000 euros. Philippe Chamaret, directeur de l’institut, précise cette donnée : "Le budget actuel intègre les salaires des personnels mis à disposition par le SAN et les prestations en nature. Nous sommes en train d’ouvrir le financement au conseil régional et au conseil général. Les industriels ne sont pas sollicités, en tout cas en ce qui concerne le budget de fonctionnement de l’association." Il ne s’agit pas pour autant d’exclure les industriels qui statutairement son représentés dans le conseil d’administration de l’institut au même titre que les collectivités, les scientifiques et les citoyens. Philippe Chamaret insiste également sur le rôle des citoyens : "Nous sommes en train de créer un réseau de volontaires en nous appuyant sur les Comités communaux feux de foret et les associations. L’idée est de créer une "navette démocratique" en faisant remonter les observations et les questions des citoyens vers les élus. Ces derniers, grâce à l’institut, seront à même de fournir une information scientifique complémentaire à celles des services de l’Etat à l’échelle de l’intercommunalité."
Le champ de compétences de l’institut est immense (pollutions de l’air, de l’eau, des sols, etc.) mais il ne part pas de rien. Une étude très poussée des pollutions de ce territoire de 350 km2 a été réalisée : il s’agit du programme Aigrette (Approche intégrée de la gestion des risques environnementaux à l’échelle d’un territoire) qui a été conduit par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cette étude sert d’ores et déjà de référence, de "point zéro", à partir duquel les évolutions peuvent être mesurées.
Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils
• SAN Ouest-Provence : l’établissement public de coopération intercommunale regroupe six communes : Fos-sur-Mer, Istres, Miramas, Comillon-Confoux, Grans et Port-Saint-Louis-du-Rhône
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