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Congrès AMF - Fonds européens : les collectivités françaises jugées beaucoup trop timides

"La France consomme trop peu de fonds européens." Tel est le message qu'ont voulu faire passer élus, experts et fonctionnaires lors d'un atelier institué "Europe : les maires, actifs dès aujourd'hui pour l'Europe de demain" qui s'est tenu, mercredi 18 novembre, dans le cadre du 92e Congrès des maires. L'eurodéputée Sophie Briard-Auconie (PPE), chargée par le gouvernement d'élaborer un rapport sur la non consommation de crédits européens, s'est dite soucieuse de la "très faible demande de la part des collectivités territoriales Françaises" quant aux fonds de l'UE qui offrent pourtant de grandes opportunités non seulement dans les domaines traditionnels soutenus par l'Europe (le développement rural, l'agriculture) mais également en termes d'environnement, d'innovation, de recherche et de développement. Ces propos ont été confortés par Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, pour qui "la France, un des principaux contributeurs au budget de l'UE, ne récupère pas assez". Ainsi, sur les 19 milliards d'euros annuels versés à la caisse communautaire, la France récupère 14 milliards dont 11 milliards pour les projets liés à l'agriculture, un bilan assez modeste et à améliorer, selon le secrétaire d'Etat. Les Français restent loin derrière leurs voisins espagnols, suédois ou encore est-européens.

Cet "absentéisme" des autorités locales françaises est lourd de conséquences pour les années à venir. Estimant que la France n'a plus besoin de ses aides, Bruxelles risquerait de réduire les allocations en faveur de celle-ci, à partir de 2014, lorsque les programmes existants auront atteint leur terme. Selon Sophie Briard-Auconie, les fonctionnaires européens commencent déjà à s'interroger sur l'éligibilité de la France aux subventions des fonds structurels, notamment aux programmes des objectifs de Convergence et de Compétitivité régionale dont certaines régions françaises ont toujours besoin.

Les causes de ce manque d'intérêt vis-à-vis des aides européennes résident, selon les élus européens, dans la mauvaise communication sur les opportunités existantes au niveau européen, et dans le manque de compétences et de savoir-faire de la plupart des élus locaux Français au regard des procédures de demande et de gestion des subventions européennes. Pour contrer ce problème, une des solutions possibles serait de créer et de généraliser le poste de "chargé des affaires européennes" dans chaque commune hexagonale. Une attention particulière devrait être également prêtée à la formation des maires afin de les familiariser aux enjeux de l'Europe et de les "ramener auprès de Bruxelles".

Autre explication de la faible demande des Français pour les aides européennes : une sorte de "complexe". "Les Français n'ont pas l'habitude de demander. Pour nous, c'est comme s'il s'agissait d'une demande d'aumône", a fait remarquer Sophie Briard-Auconie, avant de conclure : "Les temps ont changé."

 

Malik Dzhanaliev / Welcomeurope

 

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