Communication - Fontenay-sous-Bois investit 500.000 euros dans l'impression

Depuis plusieurs années, l'Etat comme les collectivités ont tendance à externaliser les fonctions supports. L'époque - il y a maintenant quelques décennies - où certains services publics, mairies ou grands hôpitaux disposaient de leur propre imprimerie intégrée semblait donc largement révolue. Révolue, mais pas disparue... La ville de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne, 52.000 habitants) vient d'en fournir un exemple en procédant à l'acquisition d'une presse offset (KBA 4 couleurs au format 48,5 x 66 cm) et d'un dispositif CtP ("computer to plate") Magnus 400 de Kodak, périphérique informatique permettant de réaliser directement les plaques destinées aux presses à partir des fichiers Postscript des maquettes envoyés depuis un poste de travail. L'investissement est conséquent puisqu'il représente un coût total de 500.000 euros. La machine a été installée dans un ancien bâtiment industriel, situé à une centaine de mètres de la mairie. Inaugurée le 17 juin - même si elle est opérationnelle depuis le début de l'année -, elle remplace une ancienne presse techniquement dépassée, qui ne permettait pas de couvrir les besoins de la ville. La nouvelle presse offset - mise en œuvre par une équipe de cinq agents municipaux - couvre en effet toutes les éditions de la ville, depuis les journaux jusqu'aux cartes de visite, en passant par les affiches, formulaires et autres papiers à en-tête. Selon les indications de la mairie, elle aurait ainsi déjà imprimé neuf tonnes de papier depuis le début de l'année. Près de 90% des travaux d'impression devraient ainsi être traités ou rapatriés au sein de l'imprimerie municipale.

Ainsi que l'explique le directeur de la communication de la ville dans des propos rapportés par le quotidien Le Parisien, "peu de communes en France ont ce genre d'équipement". Pour le sénateur-maire (PC) de Fontenay-sous-Bois, "cela nous permet de faire des économies, tout en améliorant les conditions de travail de nos agents". L'ampleur de l'investissement et des moyens affectés (cinq agents) ont toutefois conduit la mairie à ouvrir l'utilisation de la nouvelle presse. Les 700 associations de la ville pourront en effet faire éditer leurs documents sur cette machine et bénéficier également des services des graphistes du service communication pour la mise en page et l'exécution de leurs documents. Les associations bénéficieront ainsi de tarifs annoncés comme particulièrement bas, jusqu'à trois fois inférieurs aux prix du marché. Une situation qui pourrait faire grincer quelques dents du côté des imprimeurs locaux, mais aussi du Conseil de la concurrence, qui rappelle régulièrement que l'intervention des collectivités territoriales en matière économique "doit respecter la liberté du commerce et de l'industrie, ainsi que les règles de concurrence, dès lors que l'activité en cause concerne un marché concurrentiel" (voir par exemple notre article ci-contre en matière de cinémas municipaux). Le directeur de la communication de Fontenay-sous-Bois se défend toutefois par avance de toute concurrence déloyale, en indiquant que "c'est comme une subvention. Faire tourner une machine pour cinquante affiches, cela n'intéresse de toute façon pas les professionnels..."

Jean-Noël Escudié / PCA