Forte augmentation des créations d’entreprises artisanales, notamment dans le rural

Les immatriculations d'activités artisanales ont bondi de 13% en 2021 par rapport au niveau d'avant-crise, selon un baromètre ISM-Maaf publié jeudi 16 juin. Un dynamisme qui profite d'abord aux communes rurales et à des départements comme les Alpes-Maritimes et le Var. A noter également, la progression très forte des activités de bouche (biscuiteries, chocolateries, pâtisseries) et des métiers d'art. Seul bémol : la plupart de ces activités sont sous statut de micro-entrepreneur et devront être confirmées dans le temps. 

Près de 250.000 entreprises artisanales ont été créées en France en 2021, selon le baromètre ISM-Maaf de l’artisanat, publié le 16 juin. C’est 13% de plus que le niveau d’avant-crise en 2019. "Un record qui atteste du dynamisme de l’entrepreneuriat artisanal sorti indemne, et même renforcé, de deux ans de crise sanitaire", commentent l’Institut supérieur des métiers (ISM) et l'assureur Maaf, dans un communqiué.  Un entrepreneur sur quatre crée aujourd’hui son entreprise dans l’artisanat. Le phénomène s’observe dans la plupart des régions et tous secteurs d’activité, mais avec une prédominance pour les communes rurales. Le rebond est en effet inversement proportionnel à la taille des entreprises. Dans les communes rurales, les créations ont en effet bondi de 23%, devant les petites villes de 2.000 à 10.000 habitants (+21%), celles de 10.000 à 20.000 (17%), celles de 50.000 à 200.000 (17%), les métropoles de plus de 200.000 (+13%). En revanche, Paris enregistre une baisse de 5% ! Pour les auteurs du baromètre, deux phénomènes peuvent expliquer ces résultats. Tout d’abord l’attirance de plus en plus marqué des citadins pour la campagne, facilitée par l’essor du télétravail. Après avoir souffert des périodes de confinement, certains d’entre eux ont pu déménager et créer une activité artisanale, "telle que la vente à distance de produits artisanaux ou des métiers d’art". Autre explication avancée : le dynamisme du secteur du bâtiment dans les communes rurales. Fortement impacté par la crise, le secteur a connu un "surcroît de marché" l’an dernier et est pourvoyeur de la plupart des créations dans les communes de moins de 5.000 habitants.

+27% dans le Grand Est et les Pays de la Loire

Les régions qui enregistrent les plus fortes augmentations d’immatriculations sont le Grand Est (+27% par rapport à 2019), les Pays de la Loire (+27 % également) et la Bretagne (+26 %). L’Ile-de-France est la seule région en négatif (-4%), ce qui s’explique notamment par le poids des taxis et "plus globalement par la chute des créations dans les activités de service et de fabrication". Au niveau départemental, ce sont les Alpes-Maritimes et le Var qui sont les plus entreprenants s’agissant des activités artisanales.
Dix activités concentrent la moitié des immatriculations artisanales. Dans ce "top 10", on constate de grandes disparités de situations. C’est le nettoyage qui connait la plus forte progression (+37%) devant les soins de beauté (+31%), les travaux d’installation électrique (+26%), la restauration rapide artisanale (+22%) ou la restauration automobile (+19%). A l’opposé la coiffure et les taxis-VTC, lourdement touchés par la crise, sont en chute libre (-33 et -24%). A noter au passage le grand écart entre les soins de beauté et la coiffure.
En dehors de ces têtes de pont de l’artisanat, la fabrication de biscuits connait une progression fulgurante (+46% par rapport à 2019), de même que les chocolateries (+34%) et les pâtisseries (+27%). Les métiers d’art sont sur la même tendance (+30%). Pour Catherine Élie, directrice des études de l’ISM, cette tendance s'explique par le "bouleversement des habitudes de consommation des Français ces dernières années, entre avènement des circuits courts, volonté de 'manger local' et développement de la consommation nomade". De plus, la crise sanitaire et les confinements successifs "ont conduit de nombreux Français à se questionner sur leur carrière professionnelle et à faire le choix de se réorienter vers des métiers de passion". La directrice fait également remarquer que la plupart de ces créations sont sous le régime de la micro-entreprise. Et resteront donc à confirmer.

 

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