Réforme territoriale - François Hollande défend la réforme territoriale en signant le contrat de plan Limousin
François Hollande s'est livré ce jeudi 28 mai à Limoges à un plaidoyer en faveur de la réforme territoriale, s'efforçant d'apaiser "les inquiétudes".
"Cette réforme, je l'ai voulue. On en parlait depuis tant d'années. Il y a des sujets, comme cela, en France, dont on parle depuis toujours. Et je pense qu'on (en) parle pour ne pas les faire", a lancé le chef de l'Etat devant un parterre d'élus lors de la signature du contrat de plan Etat-région Limousin d'un montant de 591 millions d'euros pour la période 2015-2020.
Le volet "compétences" de la réforme, autrement dit le projet de loi Notr en cours d'examen en deuxième lecture au Sénat, "permettra de donner plus de lisibilité, plus de cohérence et aussi plus de moyens pour agir", a redit François Hollande, en assurant que le texte "sera voté à l'été".
"Toute réforme suscite plus d'inquiétude que d'engouement", a-t-il admis, et il faut "apaiser les inquiétudes". "Je pense notamment, a spécifié le chef de l'Etat, aux villes qui vont perdre leur statut de capitale régionale."
"La réforme territoriale ne se fait pas contre les villes ou contre les territoires, elle se fait avec tous les territoires et pour que toutes les villes être puissent être également bénéficiaires et avec des territoires ruraux qui doivent comprendre aussi qu'ils sont aussi le ressort de la France", a-t-il souligné.
"Les grandes régions verront leurs compétences élargies, en matière de mobilité, de développement économique, d'aménagement du territoire", a relevé le président de la République. Quant aux départements, ils vont rester, selon lui, "surtout avec les grandes régions, un échelon de solidarité entre les personnes, entre les territoires... et un échelon de proximité", tandis que les intercommunalités devront disposer "de la taille et des moyens nécessaires pour équiper les territoires ruraux", a-t-il enchaîné.
Le chef de l'Etat a promis que les activités et les services seraient "répartis entre l'Aquitaine, le Poitou-Charentes et le Limousin" et que des propositions dans ce sens seraient avancées d'ici la fin juin, revenant assez longuement sur cette question de la future répartition des services de l'Etat en région.
Insistant sur l'importance qu'il assure accorder au monde rural, François Hollande a rappelé les grandes décisions qui ont été prises à l'issue des Assises des ruralités, notamment en termes de lutte contre les déserts médicaux, d'"accès de tous aux administrations" avec les maisons de services au public, la question des zones blanches et grises... et la question des transports, y compris ferroviaires.
Sur l'avenir des trains Intercités, remis d'actualité à la suite du rapport du député Philippe Duron, François Hollande a estimé notamment nécessaire de "clarifier les dessertes qui relèvent de la proximité, donc les TER, et celles des grandes lignes d'intérêt national, qui relèvent de l'Etat". Il faut "inciter la SNCF à faire mieux en termes de coûts, de services et également de confort", a-t-il ajouté. Certaines dessertes, a-t-il encore dit, "ne peuvent plus être assurées par le rail. On peut avoir ce débat. Moi, je préfère que des territoires soient bien desservis par le car plutôt que pas desservis du tout par le train".
François Hollande avait signé auparavant le contrat de plan Etat-région Limousin devant financer à hauteur de 591 millions d'euros des projets de développement du Limousin entre 2015 et 2020. L'Etat contribuera à hauteur de 324,2 millions d'euros et le conseil régional pour 266,9 millions, a précisé l'Elysée.
Ce CPER entre l'Etat et une région pour laquelle, a dit le chef de l'Etat, il éprouve "un attachement particulier" contribuera notamment au "désenclavement" du Limousin, "désenclavement ferroviaire", "désenclavement routier", "désenclavement numérique".