Gabriel Attal lance le premier internat éducatif expérimental à Nice

Le Premier ministre était à Nice lundi 22 avril 2024 pour lancer le premier "internat éducatif expérimental" pour jeunes en décrochage scolaire, sur la base du volontariat des familles.   

"Le sursaut démarre tout de suite. J'avais annoncé la création d'internats dans ma déclaration de politique générale", a rappelé Gabriel Attal lundi 22 avril 2024, proclamant : "le premier ouvre ici à Nice aujourd'hui". "Avec ces internats, il s'agit de donner un cadre", de "couper des mauvaises fréquentations" des jeunes qui "pourraient tomber dans la délinquance", a-t-il décrit.

Après les "mesures très fortes en matière de sanction" annoncées jeudi 18 avril 2024 à Viry-Châtillon (notre article du 18 avril) , le chef du gouvernement a estimé que "si on considérait qu'il faut se concentrer sur le fait d'intervenir au moment de la sanction, en réponse à des faits de délinquance, de violence, on raterait quand même une grande partie du sujet : faire en sorte que ces faits de violence et de délinquance n'arrivent pas". Selon lui, "cela veut dire qu'il faut le plus tôt possible investir davantage dans la prévention". Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, présent lors de ce déplacement avec Sarah El-Haïry (ministre déléguée à la Jeunesse) et Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d'État chargée de la politique de la ville) aux côtés de Gabriel Attal a ajouté : "c'est un dispositif tout à fait nouveau. Après les émeutes de juin dernier, le président de la République a souhaité que l’on trouve des solutions pour des jeunes en train de dériver mais qui n’ont pas commis d’acte de délinquance". 

50.000 places d'internat vides

Gabriel Attal a donc plaidé pour la solution de l'internat. "On a autour de 50.000 places d'internat qui sont vides aujourd'hui en France, ce qui est fou quand on y pense, alors qu'on sait qu'il y a beaucoup de parents qui sont dépassés et qui pourraient (y) voir un intérêt", a-t-il dit. "A l'année, on va placer beaucoup plus de jeunes en internat pour éviter qu'ils dérivent, mais aussi pendant les vacances, des séjours de rupture comme celui-là, ça peut être une solution". Gabriel Attal distingue les familles "dépassées" des familles "défaillantes" face aux jeunes qui dérivent. Quoi qu'il en soit, il faut "accroitre la responsabilité des parents qui sont défaillants", estime le Premier ministre qui souhaite que l'on puisse faire évoluer la loi. 

Sur la base du volontariat des familles

Les séjours sont basés sur le volontariat des familles et pour des jeunes qui n'ont pas affaire à la justice. Les jeunes peuvent être signalés par les associations de quartier, les établissements scolaires, les collectivités territoriales, les services de l'éducation nationale etc. 

"D'ici la semaine prochaine, le garde des Sceaux signera la circulaire pénale sur les questions d'atteinte à la laïcité", a ajouté Gabriel Attal. Idem concernant l'équivalent pour le nouveau dispositif des travaux d'intérêt général pour les mineurs, "les textes seront signés la semaine prochaine par le garde des Sceaux". 

La vingtaine de jeunes avec lesquels le Premier ministre a échangé bénéficient d'un programme expérimental mis en place par le département des Alpes-Maritimes dans le lycée-collège du Parc Impérial, pour une enveloppe d'environ 60.000 euros pour douze jours. Après ce "séjour de rupture", les jeunes et leurs parents seront accompagnés encore les six prochains mois.