Sécheresse - Gaspillage de l'eau : les Etats europées divisés sur l'opportunité d'une nouvelle législation
Alors que les incendies en Grèce sont la conséquence directe du manque d'eau, les ministres européens, réunis en conseil informel de l'environnement ce 31 août à Lisbonne, sont restés divisés sur l'opportunité d'une nouvelle législation sur la gestion de l'eau : les pays du sud de l'Europe, réclamant une nouvelle réglementation, se sont heurtés aux réticences des Etats du nord, effrayés par de nouvelles dépenses. Les questions litigieuses portent notamment sur l'établissement de plans d'urgence et l'identification des zones risquant la sécheresse.
Les pays du nord de l'UE souhaitent en rester à la législation européenne existante en matière de gestion de l'eau (directive-cadre). Il faut dire que celle-ci peine déjà à être appliquée. Le gaspillage de l'eau en Europe est pourtant conséquent et la Commission vient de revoir ses chiffres à la hausse : dans un rapport publié le 31 août, elle établit que ce n'est pas 20% - chiffre déjà considérable- mais 40% de l'eau consommée dans l'UE qui pourrait être économisée. Ces statistiques préoccupantes viennent renforcer la position de la Commission et ses propositions datant de sa communication de fin juillet : fixation d'une tarification plus adaptée, mise en oeuvre de la gestion des bassins hydrographiques en 2010, mise en place d'indicateurs avant allocation des aides européennes, cartographie des sécheresses, mise en place d'un observatoire européen de la sécheresse et d'un système d'alerte, infrastructures supplémentaires d'approvisionnement en eau. Reste à savoir comment transformer ces préconisation en décisions, en particulier dans les secteurs de l'agriculture (qui consomme 64% de l'eau en Europe) et de l'énergie (20%), et comment convaincre les Etats réticents.
A l'heure actuelle, 17% de la population européenne est touchée par un problème de rareté d'eau. Toufois, en l'absence de nouvelles mesures, la situation de "stress hydrique sévère" pourrait passer à 35% en 2070. Un constat alarmiste que la France anticipe dans la mise en oeuvre des fonds structurels. Elle est en effet un des rares pays européens à avoir conçu des programmmes opérationnels (PO) plurirégionaux associant toutes les collectivités du bord de la Loire et du Rhône.
Gwenaëlle Radosevic / Welcomeurope