GéoMAS, le système d’information géographique de tous les superlatifs

Avec ses 1500 utilisateurs, ses 13 applications et ses multiples couches de données, le SIG GéoMAS cumule les records. Mais au-delà de la plateforme technique, il organise une véritable gouvernance de la donnée géographique dont les petites collectivités sont les premières à bénéficier.

C’est en 2013 qu’a émergé le projet GéoMAS acronyme de Géomatique Mutualisée des Alpes du Sud. « L’idée est venue d’une association de géomaticiens locaux. Nous nous sommes dit, pourquoi ne pas mutualiser des outils qui nous coûtent chers en licences et en maintenance et ne faire qu’une seule fois les opérations que nous reproduisons tous dans nos SIG respectifs ? » raconte Emmanuel Bernard, responsable géomatique du Département des Hautes-Alpes. Une étude a alors été lancée pour concevoir et organiser un système d’information géographique (SIG) mutualisé. Opérationnel depuis 2015 et financée avec l’aide du Feder, cet outil est aujourd’hui utilisé par le Département, 10 EPCI et 204 communes (sur trois départements). Avec au total 1500 utilisateurs et 13 applications métier.

Chacun gère ses compétences

Ce SIG, adossé sur la solution Business Geografic, ne mobilise pas moins de 5 serveurs pour gérer 228 Go de données (hors médias et fonds de plan). Les utilisateurs n’ont besoin que d’un navigateur internet pour y accéder, ce qui contribue à limiter la maintenance et l’hébergement est externalisé pour améliorer la disponibilité et le niveau de service. GéoMAS est cependant autant une infrastructure technique qu’un système de gouvernance de la donnée territoriale. Chaque entité doit en effet rester maître de ses compétences - routes et social pour le Département, PLU, assainissement et autres Gemapi pour les EPCI, urbanisme et voirie (entre autres) pour les communes… - maitriser ses données (et les niveaux d’accès) et pouvoir partager celles qui doivent l’être. En deux mots : être interopérable.

Quatre niveaux de gouvernance

Cette gouvernance se concrétise d’abord par une organisation adaptée à la taille du projet. Plusieurs niveaux de décisions ont été mis en place. Une première instance, composée d’élus du Département et des EPCI, décide des aspects stratégiques et financiers. Un comité technique de 15 personnes pilote pour sa part les choix techniques, le lancement de nouveaux projets. Une instance projet fédère pour sa part la communauté des géomaticiens locaux. Enfin, des groupes de travail sont régulièrement organisés pour associer les métiers sur des sujets spécifiques.

Des schémas partagés

Le second pilier de cette gouvernance est la normalisation des données. En signant la convention GéoMAS, le Département et les EPCI s’engagent à produire les données selon des schémas normalisés, clef de leur bonne intégration au SIG. « Nous nous sommes appuyés sur des normes produites par le conseil national de l’information géographique (CNIG) ou sur des modèles déjà existants avec l’accompagnement du Crige Paca. Les schémas que nous utilisons font aujourd’hui référence et nous sommes régulièrement sollicités par d’autres territoires » se félicite le géomaticien. Un modèle de cahier des charges est, par ailleurs, mis à disposition pour que tout marché public intégrant des donnée géographiques, du document de programmation au projet d’aménagement en passant par le logiciel métier, soit compatible avec le SIG et respecte certaines normes.

Un SIG dopé à l’open data

Autre avantage de la mutualisation : la capacité du SIG à proposer des sources de données autres que celles produites par les membres de GéoMAS. Sur le SIG, les utilisateurs peuvent par exemple trouver la base topo de l’IGN, les réseaux électriques (RTE, Enedis), les données des Dreal ou encore les implantations des antennes radio (ANFR). Des données disponibles pour la plupart en open data collectées sur la géoplateforme du CRIGE et data.gouv.fr ou des sites régionaux mises à disposition de tous les utilisateurs de GéoMAS. Pour les particuliers, GéoMAS a lancé en 2019 un site grand public permettant de visualiser des données sur une dizaine de thématiques : déplacements, connectivité, déchets, risques, cadastre et zonages… Un autre site est intégralement consacré à la randonnée pédestre. « Pour le moment ce n’est pas du véritable open data car on ne peut pas télécharger les données. Mais c’est un chantier que nous avons en vue » affirme Emmanuel Bernard. Un dossier qui sera mené collectivement, bien entendu.

Des économies très significatives

GéoMAS est financé à moitié par le Département et les 10 intercommunalités. Aux 62 500 euros HT annuels d’hébergement et de maintenance, s’ajoutent le coût d’un ETP qui pilote le projet au Département des Hautes-Alpes. Pour le Département, les coûts ont été divisés par deux depuis la mutualisation.  Quant aux EPCI, s’ils devaient s’équiper aujourd’hui d’un SIG aussi performant que GéoMAS, ils devraient débourser jusqu’à 15 fois ce qui leur est demandé actuellement.

Département des Hautes-Alpes

Nombre d'habitants :

141784

Nombre de communes :

162
Hôtel du Département, Place Saint Arnoux – CS 66005
05008 Gap

Emmanuel Bernard

Responsable Géomatique

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