Gérald Darmanin mobilise les procureurs sur les infractions commises contre les femmes lors de rassemblements festifs
Une pierre dans le jardin du préfet de police de Paris, qui a estimé que la dernière fête de la musique s'était "bien passée" ? Toujours est-il que le ministre de la Justice vient d’adresser aux procureurs une circulaire "relative au traitement judiciaire des infractions principalement commises à l'encontre des femmes à l'occasion des rassemblements festifs", relevant que ces derniers étaient (désormais) "l'occasion pour certains de commettre des atteintes aux personnes particulièrement graves", dont "les femmes sont les principales victimes". Et le ministre d'évoquer les piqûres de seringue, "avec ou sans injection de produit chimique", les "violences sexuelles, commises parfois sous soumission chimique" ainsi que les "outrages à caractère sexiste" (les violences "tout court" étant, elles, tues), autant de délits déplorés le 21 juin dernier.
Dans sa circulaire, le ministre de la Justice attire d’abord l’attention sur "l'enjeu déterminant" de "la prise en charge médicale de la victime dans un temps très court après les faits", invitant notamment à cette fin les procureurs à signer des protocoles de prise en charge des victimes avec les institutions médicales ou hospitalières locales, en prenant en compte de "tout le spectre de cette délinquance" (le ministre souligne par ailleurs la nécessité d'un champ initial d'investigations toxicologiques "très large").
Il insiste ensuite sur le fait que "l'attention portée aux victimes doit constituer une préoccupation à tous les stades de la procédure et exige la mise en place d'un continuum de prise en charge, complet et pluridisciplinaire".
Il convie enfin les procureurs à une réponse pénale "ferme et rapide", "y compris contre les personnes appelant à la commission de tels faits, notamment via les réseaux sociaux". S'agissant en particulier des piqûres de seringue, lesquelles ont particulièrement suscité l'émoi, il précise que devra être retenu le délit d'administration de substances nuisibles ou, en cas de piqûre "sans substance nuisible identifiée", le délit de violences volontaires avec arme.