Gestion territorialisée de l'emploi et des compétences : une intercommunalité revigore tous les dispositifs emploi sur son territoire (38)

Confrontées à la raréfaction des emplois industriels, la communauté de communes du Grésivaudan, en Isère, a mis en place une politique de gestion territorialisée de l’emploi et des compétences fondée essentiellement sur l’information et de développement des clauses d’insertion sociales.

Comme beaucoup de territoires français, la communauté de communes du Grésivaudan (47 communes, 100.000 habitants) connaît une baisse des emplois industriels traditionnels. Autrefois points forts de l’économie locale, la papeterie a disparu et la métallurgie est à la peine. Les destructions d’emplois qui en résultent ne peuvent être compensées par le développement de la micro-électronique fondé essentiellement sur des recrutements de personnes très qualifiées. En 2012, plus de 70% des offres d’emplois émanaient du secteur des services. Ces évolutions à l’œuvre depuis des années n’ont certes pas laissé les élus insensibles. Avant même la création de l’intercommunalité en janvier 2009, les communes du territoire travaillaient ensemble dans le cadre d’un contrat de développement des pays Rhône-Alpes (CDPRA) pour mettre en place des actions favorisant l’emploi. Dès sa création, la nouvelle communauté a pris le relais et lancé une étude confiée à un cabinet externe pour établir un diagnostic et approfondir la politique de gestion territorialisée de l’emploi et des compétences (GTEC) initiée dans le cadre du CDPRA.

Mettre de l’huile dans les rouages de tous les dispositifs pour les développer

Le diagnostic portant sur la situation de l’emploi, la formation et les besoins des entreprises, notamment les PME/TPE a donné lieu à un plan d’action. "L’objectif de ce plan n’est pas de créer des structures supplémentaires ou de prendre des initiatives individuelles, indique Daniel Bosa, vice-président associé à l’emploi et à l’insertion. Il s’agit de mettre de l’huile dans les rouages de tous les dispositifs mis en place par l’Etat, la région, le département ou les chambres consulaires afin de les faire connaître et d’optimiser leur fonctionnement." Les représentants de ces dispositifs se réunissent deux fois par an au sein d’un comité de pilotage, avec des représentants de Pôle emploi, d’associations d’insertion, afin de faire un point précis sur la situation de l’emploi sur le territoire et de soutenir le plan d’action de la GTEC. Grâce à quoi, plusieurs initiatives ont vu le jour.

Création d’un poste d’animateur ressources humaines

Des financements complémentaires renforcent les moyens de la mission locale et des maisons de l’emploi du territoire. Un poste d’animateur ressources humaines a été créé en 2010 et financé dans le cadre du contrat de développement durable Rhône-Alpes (CDDRA) et financé à 60% par la communauté de communes et 40% par la région). Sa mission : analyser les besoins des TPE/PME, les mettre en relation avec les structures existantes et les informer des dispositifs d’aide à la gestion des ressources humaines proposés, tel que "Sécuris’RA" mis en place par la région. De son côté, la communauté a élaboré et mis à la disposition des communes un classeur Emploi-Insertion qui recense les différentes situations auxquelles peuvent être confrontées les salariés et les personnes à la recherche d’un emploi ainsi que les différentes structures du territoire. Remis à tous les secrétariats d’accueil des communes et à leur personnel préalablement formé, il permet d’orienter les demandeurs d’emploi vers les structures adaptées à leur situation.

Soutien aux clauses d’insertion et la création d’un poste de "facilitateur"

Le soutien aux chantiers d’insertion et l’introduction de clauses sociales dans les marchés publics constituent une part très importante de la GTEC. "La communauté de communes est venue en appui des financements fournis par l’Etat, le département et le région en achetant 26.000 heures de travail pour un montant de 300.000 euros à des chantiers d’insertion en place sur ses communes", précise Daniel Bosa. Par ailleurs, la volonté d’intégrer les clauses sociales dans les marchés a conduit à la création d’un poste de facilitateur à mi-temps. Son rôle consiste à aider l’intercommunalité, ses communes et les entreprises à définir précisément sur quelles parties d’un marché peuvent intervenir les personnes en insertion. L’introduction de ces clauses dans les cahiers des charges exige en effet des compétences particulières qui la plupart du temps n’existent ni dans les municipalités ni dans les entreprises.

La communauté du Grésivaudan vient, en outre de lancer deux nouvelles études dans le cadre de sa GTEC. La première porte sur le poids que représente l’économie sociale et solidaire sur son territoire. La seconde concerne l’emploi saisonnier très développé dans le tourisme thermal et alpin, mais aussi dans l’agriculture. Ces études aboutiront à des diagnostics et de nouveaux plans d’actions en faveur de l’emploi.

Victor Rainaldi, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté de communes du Grésivaudan

Nombre d'habitants :

102188

Nombre de communes :

43
390 rue Henri Fabre
38 926 Crolles Cedex
bienvenue@le-gresivaudan.fr

Daniel Bosa

Vice-président à l'emploi et à l'insertion

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