Hausse des prix des carburants : François de Rugy évoque un forfait transport
Le ministre de la Transition écologique et solidaire a apporté des précisions ce 9 novembre sur les pistes sur lesquelles le gouvernement travaille pour tenter de calmer la fronde provoquée par la flambée des prix des carburants. De leur côté, les régions Paca et Grand Est ont annoncé le lancement d'un plan pour aider les ménages à convertir leur véhicule au biocarburant.
L'État "peut faire un effort" pour financer des aides aux ménages face à la hausse des prix des carburants, a affirmé ce 9 novembre sur France Info François de Rugy, répondant aux critiques des collectivités inquiètes d'être mises à contribution. "Moi je parle pour l'État. Je ne vais pas dire aux régions vous devez faire ci, vous devez faire ça", a déclaré le ministre de la Transition écologique et solidaire, en énumérant les pistes de mesures sur lesquelles le gouvernement travaille pour apaiser la grogne des ménages face à la hausse des prix du carburant. "C'est bien si les gestes sont coordonnés entre l'État, les régions, d'autres collectivités locales d'ailleurs, et les entreprises", a pour sa part estimé Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, interrogée dans le même temps sur Europe 1.
En début de semaine, le président de la République avait affirmé souhaiter l'extension à toute la France de la défiscalisation de l'aide au transport mise en place par la région Hauts-de-France (lire ci-dessous notre article du 6 novembre). Mais cette proposition avait suscité des critiques de Régions de France et de l'Association des maires de France (AMF), qui demandaient à l'État de prendre à sa charge les mesures qu'il pourrait prendre pour aider les ménages.
Accompagnement des ménages à faibles revenus
Le gouvernement travaille ces derniers jours sur plusieurs dispositifs, en particulier un accompagnement pour les ménages à faibles revenus qui travaillent loin de leur domicile. "On est en train de chiffrer cela, car il faut par ailleurs être responsable. On pourrait avoir un forfait transport qui pourrait permettre d'alléger un peu la facture transport", a indiqué François de Rugy. "L'État peut faire un effort comme nous l'avons fait pour le chauffage (...). Nous sommes en train de travailler avec beaucoup de rapidité pour que cela puisse être fait vraiment dans les jours qui viennent et que ça puisse entrer en vigueur au 1er janvier 2019", a-t-il ajouté. "Dans les années 70, avec une heure de Smic on roulait 30 km. Aujourd'hui, on roule 130 km. Le prix du carburant a plutôt baissé sur une longue période. A moyen terme il est plutôt à la hausse et c'est pour ça qu'il faut sortir des énergies fossiles progressivement. Il y a toujours un peu de temps entre le prix international et la répercussion (de la baisse, NDLR)", a indiqué pour sa part Emmanuelle Wargon.
Selon des sources proches du dossier, le gouvernement travaille également à une amélioration du chèque énergie pour en augmenter le nombre de bénéficiaires ou encore un renforcement de la prime à la conversion, qui pourrait être accordée aux "gros rouleurs" même si leurs véhicules ne sont pas aussi vieux que l'exige le dispositif.
Les régions Paca et Grand Est promettent une prime à la conversion au bioéthanolLes régions Paca et Grand Est ont annoncé le lancement d'un plan à 2,5 millions d'euros pour aider les ménages à convertir leur véhicule au bioéthanol, en réponse à la hausse du prix des hydrocarbures. Ces plans, semblables, visent à aider 10.000 ménages dans chacune des régions à équiper leur véhicule à essence pour qu'il puisse utiliser ce biocarburant, moins coûteux à la pompe. La prime, d'un montant de 250 euros à hauteur de 50% du coût de la conversion au bioéthanol, est assortie de conditions strictes : elle s'adressera "aux salariés qui font usage de leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail" dans un rayon de 60 kilomètres aller-retour en Paca, 30 kilomètres dans le Grand Est. En Paca, elle ne sera versée, à partir du 1er janvier 2019, que si elle est installée par un garagiste ou un spécialiste de la région, "pour favoriser l'emploi" local, a précisé la région. Cette mesure qui doit être votée le 14 décembre dans les deux assemblées régionales est "une véritable réponse à la fois économique et environnementale aux difficultés que tant de Français rencontrent, suite à la hausse du prix des carburants classiques et des taxes", a déclaré le président LR de la région, Renaud Muselier, dans un communiqué. La région évoque une réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre et de 35% à 45% du budget carburant des ménages grâce à cette conversion. |