A Holving, les eaux pluviales revisitées créent un cercle très vertueux (57)

À l'occasion de la réalisation d'un centre socioculturel en centre-bourg, la commune d'Holving, 1.300 habitants en Moselle, a innové en matière de gestion des eaux pluviales. Elle a déconnecté 4.700 m2 de toitures et d'espaces drainés de son réseau unitaire d'assainissement pour restituer ces eaux vers le milieu naturel. Un cercle vertueux : collecte – stockage – restitution. Un projet soutenu par l'agence de l'eau Rhin-Meuse.

 

À une quinzaine de kilomètres de Sarreguemines, la commune d'Holving, contrairement à la plupart de ses voisines, connaît une légère progression de sa population chaque année. "C'est grâce aux services que nous apportons", souligne le maire. Et parmi ces services, un centre socioculturel et éducatif flambant neuf, inauguré en mars 2017. Cet équipement, situé en cœur de bourg, à deux pas de l'église, du groupe scolaire et des terrains de sport, a été réalisé en démarche HQE, c'est aussi un bâtiment basse consommation (BBC) et une partie de son toit est végétalisée. "À l'origine du projet, le montant affecté aux voiries et réseaux divers s’élevait à 500.000 €, soit près de 20% du coût total, note Bernard Clavé, maire de la commune. Ça ne me paraissait pas possible de dépenser autant sans qu'il y ait d'impact positif direct pour l'environnement." D'où l'idée d'aller plus loin encore, en travaillant à une gestion de l'eau plus vertueuse.

Contexte très humide…

Les questions d'eau, Holving les connaît bien. La commune est en effet implantée au pied d'un étang de 60 hectares, lui-même géré en réseau avec cinq autres étangs qui constituent ensemble la "Ligne Maginot aquatique", un système basé sur un procédé d'inondations défensives. "Notre commune s'organise aussi en hameaux le long d'une rivière et un tiers de nos surfaces sont classées en zones inondables", poursuit le maire, qui est également président du syndicat mixte de la Ligne Maginot aquatique et membre du syndicat intercommunal d'assainissement gérant les eaux usées de trois communes.

… et une usine d’épuration saturée

"En cas de fortes précipitations, l'eau de notre station d'épuration peut parfois remonter dans les caves des maisons." D'où l'enjeu que le nouvel équipement socioculturel n'apporte pas d'eaux supplémentaires à ce contexte déjà saturé. "Mais si l'intention de départ était là, le schéma d'ensemble s'est cependant construit au fur et à mesure du projet."

Déconnecter les eaux pluviales du réseau unitaire

Le nouveau centre socioculturel se situant sur une butte, le projet vise à conserver sur le site les eaux pluviales qu'il génère en créant un réseau pluvial intégré afin d'éviter de les envoyer vers la station d'épuration et les zones basses de la commune. Outre la toiture de l'équipement, les parkings et cheminements qui cernent les locaux sont réalisés en pavés et enrobé drainant, pour en récupérer également les eaux. La mairie mutualise aussi ce réseau autonome aux toitures et espaces voisins : le groupe scolaire, l'église, deux habitations privées, le terrain de foot et ses vestiaires et le terrain de tennis.

L’eau récupérée sert à l’arrosage des espaces verts

Au total, 4.700 m2 de surfaces de ruissellement sont finalement déconnectées du réseau unitaire, filtrées, puis restituées au milieu naturel ou envoyées vers une cuve enterrée de 30 m3. Celle-ci permet d'arroser en été l'ensemble des espaces verts aménagés autour de l'équipement. Potager et verger pédagogiques y ont été créés pour permettre aux enfants du périscolaire de profiter de temps animés par une association d'arboriculture, implantée dans le centre socio-culturel.

Impact environnemental avéré

Résultat du dispositif, un véritable impact sur la station d'épuration en cas de fortes pluies : deux fois moins de temps pour vider l'équipement de traitement, mais aussi des économies sur la facture d'électricité du fait de la diminution des volumes à traiter. "L'impact environnemental est très positif, note le maire. Plutôt que de créer des structures pharaoniques, on restitue l'eau à la nature en direct par une gestion optimisée."
Aujourd’hui, la commune gère finalement l'eau de manière hybride : les hameaux sont en réseau unitaire, l'étang et le bourg-centre autour du centre socioculturel sont en réseau séparatif. Seul petit bémol : le réseau d'assainissement ayant été conçu pour intégrer les eaux pluviales, il a fallu remanier partiellement celui du bourg centre, qui peinait parfois à évacuer les eaux usées, par manque de pente, les eaux pluviales ne jouant plus leur rôle "chasse d'eau".

Projet soutenu par l'agence de l'eau Rhin-Meuse

Au final, le coût supplémentaire du poste de dépenses VRD, par rapport à un projet classique, atteint 140.000 € HT. "Il a été compensé par une subvention équivalente de l'agence de l'eau Rhin-Meuse" souligne le maire. En effet, celle-ci a lancé en 2015 un appel à projets pour promouvoir la gestion intégrée des eaux pluviales. Objectif : faire évoluer les mentalités et initier une prise de conscience pour des solutions économiques et écologiques en portant à la connaissance des acteurs des techniques alternatives. Parmi les 42 projets soutenus, trois candidatures ont été considérées comme "remarquables" et très largement soutenues. C'est le cas du projet de Holving, réalisé à une échelle communale, mais qui relève aujourd'hui de l'intercommunalité dans le cadre de la compétence Gemapi. Le syndicat intercommunal d'assainissement a été dissous depuis le 1er janvier 2018 et désormais transféré à la communauté d'agglomération de Sarreguemines Confluences.

Commune d'Holving

Nombre d'habitants :

1309
1, rue de l'Église
57510 Holving

Bernard Clavé

Maire

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