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Transports - Huit villes françaises et espagnoles font cause commune pour le TGV

Au cours d'une réunion qui s'est tenue à Montpellier le 5 mars, les élus de huit villes du sud de la France et de la Catalogne espagnole (1) ont présenté une déclaration commune en faveur d'une interconnexion accrue du réseau ferroviaire à grande vitesse entre les deux pays. Les huit collectivités réaffirment leur "attachement à une réalisation complète et rapide de la liaison à grande vitesse entre Barcelone et Nîmes, maillon essentiel du réseau ferroviaire européen à grande vitesse et atout majeur pour le développement durable de nos régions et de nos villes". Elles se réjouissent du lancement du débat public qui s'est ouvert le 3 mars sur le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Montpellier et Perpignan, chaînon manquant sur l'axe à grande vitesse Amsterdam-Barcelone-Séville qui doit être réalisé à l'horizon 2020 et veulent y prendre part "à travers l'élaboration de contributions communes". Elles demandent également l'accélération des études de l'interconnexion à grande vitesse Toulouse-Carcassonne-Narbonne et la coordination de sa réalisation avec la construction de la nouvelle ligne Perpignan-Montpellier.
Réseau ferré de France (RFF), son maître d'ouvrage, propose dans le cadre du débat public quatre scénarios pour relier les deux cités de la région Languedoc-Roussillon qui connaît une forte croissance démographique et voit aussi transiter d'importants flux de marchandises entre la péninsule ibérique, la France et l'Europe du Nord. 
Le premier scénario prévoit la construction d'une ligne nouvelle pour des trains transportant uniquement des voyageurs, à 320 km/h. D'un coût estimé à 4,2 milliards d'euros (valeur octobre 2008), il permettrait un gain de 45 minutes sur ce trajet d'environ 150 km couvert aujourd'hui en une heure et demie. Il offrirait en outre la possibilité de faire circuler quotidiennement 10 trains régionaux et de fret supplémentaires après 2020. Le deuxième scénario prévoit une ligne mixte voyageurs (vitesse 220 km/h) et fret (vitesse 120 km/h). Son coût serait quasiment identique (4,4 milliards d'euros) pour un gain de temps de 35 minutes. RFF vise alors 70 trains supplémentaires. Le troisième scénario prévoit aussi une ligne mixte mais avec des trains voyageurs circulant à 300 km/h et des trains de marchandises à 120 km. Le gain de temps serait de 45 minutes pour un coût de 5,9 milliards d'euros, avec 50 trains supplémentaires. D'un coût de 2,4 milliards d'euros, le quatrième scénario ne prévoit qu'un doublement de la ligne existante. Il n'offre aucun gain de temps et surtout ne permet pas le développement des TER et du fret ferroviaire. Le débat public doit aussi permettre à toutes les parties concernées de se prononcer sur un tracé. Deux couloirs ont été retenus entre Montpellier et Narbonne mais un seul en revanche entre Narbonne et Perpignan.
Le débat public s'achèvera le 3 juillet et le président de la Commission nationale du débat public doit rendre son compte-rendu et son bilan le 3 septembre.

 

Anne Lenormand

 

(1) Montpellier, Perpignan, Narbonne, Béziers, Toulouse, Barcelone, Gérone, Figueras.

 

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