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Logement - Hygiène et salubrité : le certificat qui n'existe pas

Dans une question écrite, Jean-Louis Masson, sénateur (non inscrit) de la Moselle, constate qu'il est parfois demandé aux maires d'établir des certificats d'hygiène et de salubrité. Il souhaite donc savoir quel est le fondement juridique et la valeur de ces certificats, "qui sont souvent délivrés sans visite ni contrôle préalable des locaux".

Aucune mention législative ou réglementaire

La réponse du ministre de l'Intérieur ne manquera pas de surprendre les maires qui ont déjà délivré ce type de certificat : le certificat d'hygiène et de salubrité n'existe pas. Ou, plus précisément, "la notion de certificat d'hygiène et de salubrité n'est mentionnée dans aucune disposition législative ou réglementaire". Cette bizarrerie juridique vient des dispositions croisées du Code général des collectivités territoriales (CGCT) et du Code de la santé publique (CSP).
L'article L.2212-2 du CGCT prévoit que le pouvoir de police générale du maire "a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques". Pour sa part, l'article L.1421-4 du Code de la santé publique précise que "le contrôle administratif et technique des règles d'hygiène relève : 1° De la compétence du maire pour les règles générales d'hygiène fixées, en application du chapitre Ier du titre Ier du livre III, pour les habitations, leurs abords et dépendances [...]"

Pas de certificat, mais une attestation possible dans certaines circonstances

La réponse ministérielle précise également qu'"en tout état de cause, la délivrance par le maire d'un tel certificat, en dehors de tout contrôle préalable des locaux dans les conditions prévues par le Code de la santé publique, est dépourvue de valeur juridique".
La situation est toutefois plus subtile. Ainsi, lorsqu'une commune dispose d'un service communal d'hygiène et de santé, le Code de la santé publique prévoit que ses agents assermentés sont compétents pour constater les infractions aux règles relatives à la salubrité publique des habitations en vertu des articles L.1312-1, L.1422-1 et R.1312-1. Les procès-verbaux dressés par ces agents assermentés font foi jusqu'à preuve contraire. La réponse ministérielle précise que "si, dans le cadre d'un signalement ou à toute autre occasion, un de ces agents assermentés a effectué la visite d'un logement, le maire pourra, le cas échéant, attester de l'absence d'infraction constatée au moment de cette visite". Une attestation - délivrée uniquement dans des circonstances bien précises comme la suite d'un contrôle sur signalement - qui explique peut-être la confusion avec le mythique "certificat d'hygiène et de salubrité".

 

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