Îlots de chaleur urbains : plus de 5 millions d'habitants potentiellement exposés, selon le Cerema

Plus de cinq millions d'habitants vivent dans des quartiers particulièrement sensibles au phénomène d'îlot de chaleur urbain, selon les données du Cerema publiées ce 21 mai. L'organisme propose aux collectivités un outil d'analyse gratuit de la surchauffe qui frappe particulièrement les grandes villes, en particulier lors des canicules.

Selon les données publiées ce 21 mai par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), plus de cinq millions d'habitants vivent dans des quartiers "à forte sensibilité aux fortes chaleurs" et plus de 200 km2 de zones bâties, soit deux fois la surface de la ville de Paris, sont "à forte ou très forte sensibilité à l'effet d'îlot de chaleur" et demanderaient des "actions d'adaptation importantes". Ce phénomène se caractérise par des températures plus élevées en ville que dans les campagnes environnantes, en particulier la nuit et pendant les épisodes de canicule, avec des conséquences sur la santé. Selon Météo France, les dix villes les plus exposées à ce phénomène sont Paris, Grenoble, Lille, Clermont-Ferrand, Lyon, Reims, Mulhouse, Bordeaux, Belfort et Saint-Étienne.

Dans les villes de plus de 400.000 habitants, ces zones représentent "près de 20% des tissus urbanisés" et deux millions de personnes vivent dans des secteurs "à forte ou très forte sensibilité", soit 50% de la population, indique le Cerema. Plus la taille de la ville décroît et plus le nombre de personnes concernées diminue. Dans les villes de 20.000 à 50.000 habitants, seuls 7% des habitants sont ainsi exposés.

Le Cerema s'est appuyé sur des images satellites à très "haute résolution spatiale" ainsi que sur des bases de données ouvertes pour cartographier les "zones climatiques locales" (LCZ) et identifier les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine. Au total, les 88 plus grandes aires urbaines de l'Hexagone sont couvertes, soit 44 millions d'habitants dans 12.000 communes - l’outre-mer est à l’étude pour 2025.

Le Cerema propose aux collectivités un service gratuit de prédiagnostic de sensibilité des quartiers au phénomène d'îlot de chaleur, prévu par le Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc 3). Cet outil, qui devrait intégrer les territoires ultramarins dans le courant de cette année, permet de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle, notamment dans le cadre de projets de renouvellement urbain ou d’aménagement opérationnel, de la révision d'un plan local d'urbanisme intercommunal, de l’élaboration de plans d'adaptation au changement climatique ou encore de stratégies de végétalisation/désimperméabilisation et de rafraîchissement urbain.

Le service zones climatiques locales ou LCZ peut être complété d’analyses intégrant des scénarios d’évolution du climat, notamment via les outils "Climadiag chaleur en ville" de Météo France, ajoute le Cerema. Le centre de ressources "Plus fraîche ma ville" de l’Ademe propose en outre aux collectivités un espace projet, afin de réaliser des simulations budgétaires et d’accéder à des recommandations techniques et l’ensemble de ces outils et services peuvent faire l’objet d’un accompagnement dans le cadre de la Mission adaptation.

 

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