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Population - Insee : bilan démographique, lancement du recensement, populations légales

L'Insee a présenté ce 17 janvier ses estimations chiffrées traçant le portrait démographique de la France au 1er janvier 2017. La campagne de recensement commence quant à elle ce jeudi. Début janvier, l'Insee mettait en ligne les populations légales des communes. Des chiffres qui datent, eux, de 2014. Certains maires regrettent ce décalage dans le temps.
  • La France compte 66,9 millions d'habitants

La France a enregistré en 2016 une baisse de la fécondité pour la deuxième année consécutive, tandis que l'espérance de vie remontait. Au 1er janvier 2017, le pays comptait 66,9 millions d'habitants, a annoncé l'Insee.
Plus de 64,8 millions d'habitants vivaient en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d'outre-mer. Au total, la population a augmenté de 265.000 habitants en un an (+0,4%), une croissance essentiellement due à l'excédent de naissances par rapport aux décès. A 198.000, ce solde naturel est le plus faible depuis 40 ans mais il reste le principal moteur de la croissance démographique, devant le solde migratoire (+67.000), a souligné lors d'une conférence de presse Marie Reynaud, de l'Insee.
Pendant l'année écoulée, les naissances ont de nouveau diminué (-14.000 après -20.000 en 2015). 785.000 bébés sont nés en France, le plus bas niveau depuis 1999, sans pour autant atteindre le point bas de 1994 (741.000 hors Mayotte). Cette évolution s'explique par une réduction de la fécondité pour la deuxième année consécutive, à 1,93 enfant par femme contre 1,96 en 2015 et 2 en 2014, après huit années de relative stabilité. Cet indicateur reste cependant bien supérieur au plus bas de 1993, qui était de 1,66 enfant par femme en métropole, a souligné Marie Reynaud. La baisse récente est plus marquée chez les femmes de 25 à 29 ans. Au-delà de 35 ans, la fécondité, qui n'avait cessé de progresser depuis le début des années 1980, se stabilise depuis 2014.
Ce ralentissement des naissances est également dû à une diminution du nombre de femmes en âge de procréer, les femmes nées durant le baby-boom (1946-1974) étant sorties progressivement de cette tranche d'âge.
"La fécondité reste malgré tout élevée en France", a souligné l'Insee. En 2015, c'était le pays de l'Union européenne le plus fécond, juste devant l'Irlande (1,94 enfant par femme) et loin devant le pays le moins fécond, le Portugal avec 1,3 enfant par femme.
En 2016, l'espérance de vie à la naissance est remontée, effaçant la diminution enregistrée l'année précédente. Celle des femmes est de 85,4 ans (+0,3 an) et celle des hommes de 79,3 ans (+0,3 an).
En 2016, 587.000 personnes sont décédées, 7.000 (-1%) de moins qu'en 2015, année qui avait été marquée par une très forte hausse (+6%) due à des épisodes de grippe et de canicule. Au-delà de ces fluctuations, on reste plutôt dans la tendance à la hausse amorcée au début des années 2010, en raison de l'arrivée aux âges de forte mortalité des premières générations du baby-boom.
La population française continue de vieillir : la part des 65 ans ou plus est de 19,2%, trois points de plus qu'il y a 10 ans et 4 points de plus qu'il y a 20 ans.
Enfin, un total de 235.000 mariages ont été célébrés en 2016, une quasi stabilité. Le nombre de mariages hétérosexuels est resté stable, tandis que les mariages entre personnes de même sexe ont diminué : il y en a eu 7.000 (comparé à 7.500 en 2015 et 10.522 en 2014), soit 3% des mariages contre 4,4% en 2014. Les mariages entre personnes de sexe différent sont de plus en plus tardifs, en moyenne 35,3 ans pour une femme et 37,8 ans pour un homme, soit cinq ans plus tard qu'il y a dix ans.

  • La campagne de recensement commence jeudi

La campagne 2017 du recensement commencera ce jeudi 19 novembre en France métropolitaine, aux Antilles et en Guyane, a annoncé mardi l'Insee, qui encourage fortement les réponses par internet.
Dans les communes de moins de 10.000 habitants, où le recensement a lieu tous les cinq ans, la campagne sera menée du 19 janvier au 18 février.
Dans les communes de plus de 10.000 habitants, où l'enquête a lieu chaque année sur un échantillon de 8% de la population, elle se déroulera jusqu'au 25 février.
A la Réunion, la campagne débutera le 2 février et s'achèvera le 4 mars pour les communes de moins de 10.000 habitants, le 11 mars pour les autres.
Pour la troisième année consécutive, il sera possible de remplir son formulaire sur internet, ce que l'Insee "cherche à encourager fortement", a déclaré Caroline Escapa, de l'Insee. L'an dernier, 4,1 millions de personnes, soit 39%, ont répondu par internet (www.le-recensement-et-moi.fr). Une méthode qui a permis d'économiser 31 tonnes de papier. Des personnes de tous âges répondent en ligne après avoir reçu la visite de l'agent recenseur : entre 15 et 25% des 60-70 ans, et presque 5% des plus de 80 ans.
Chaque année, 5 millions de logements et 9 millions d'habitants sont enquêtés, mobilisant 24.000 agents recenseurs.

  • Populations légales : 1.602.486 habitants, 35.868 communes

L'Insee a mis en ligne début janvier, comme désormais chaque année, les nouveaux chiffres des populations légales entrées en vigueur ce 1er janvier 2017. On peut ainsi connaître, pour chaque commune, sa population totale, correspondant à l'addition de la population municipale et de la "population comptée à part". En sachant que les chiffres sont en fait millésimés 2014.
L'Insee rappelle que ces chiffres officiels sont pris en compte pour l'application de nombreuses dispositions législatives et de plus de 350 textes réglementaires, qu'il s'agisse par exemple du calcul des dotations, d'indemnités des élus municipaux, de modes de scrutin…
Le décalage de trois ans entre la réalité des chiffres et leur date d'entrée en vigueur peut sans doute poser problème ou question. Et vient par exemple de faire réagir François de Mazières, le maire de Versailles qui, prenant connaissance de la population légale de sa ville, souligne ce 17 janvier dans un communiqué que "ce chiffre de 87.550 habitants est déjà obsolète, puisqu'il date du 1er janvier 2014". Il remet en outre en question la méthode de recensement pourtant en vigueur depuis 2009 : "chaque année, seuls 8% des logements versaillais sont recensés, soient 40% sur un cycle de recensement composé de 5 années. 60% des logements en sont donc exclus", rappelle-t-il. Il s'interroge aussi sur "la pertinence du ratio issu du mode de calcul utilisé par les services de l'Insee" pour le nombre de personnes par logement et assure enfin que lors du dernier recensement, le site de l'Insee avait connu des dysfonctionnements. Or pour le maire, cette "sous-évaluation" de la population de sa ville "entraîne de lourdes conséquences, non seulement pour adapter les équipements publics aux besoins des Versaillais mais également en termes de dotations de l'Etat".

 

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