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Environnement - Inventaires d'arbres remarquables : la pratique prend racine

Le conseil général des Pyrénées-Atlantiques vient de lancer un inventaire de ses arbres remarquables. Mais qu'est-ce qu'un arbre remarquable ? Dès 1990, la mission Paysage du Secrétariat d'Etat à l'environnement a défini la notion et consacré un guide à ce type d'inventaire. Souvent très vieux ou exceptionnellement gros pour son espèce, l'arbre remarquable peut se différencier par sa rareté biologique, être un marqueur du paysage ou associé à un bâti typique, être porteur d'histoire ou avoir été immortalisé par un artiste. Qui dit caractère remarquable dit en tout cas hiérarchisation et classement selon des critères fixés en amont. Autre critère, plus subjectif : sa beauté aux yeux des spécialistes. En Pyrénées-Atlantiques, c'est un comité d'experts qui en jugera. Il rassemble des professionnels comme l'ONF, la Fédération des chasseurs, le Centre régional de la propriété forestière, l'Association des communes forestières et le Conservatoire botanique pyrénéen. S'il est rare de réunir autant de structures, c'est que la démarche est habituellement portée par de petites associations naturalistes. Ainsi, l'antenne Loire de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (Frapna) réactualise d'anciens inventaires et sensibilise le grand public. A Paris, l'association A.r.b.r.e.s appuie et labellise des démarches d'inventaire. Une mission dont certains élus ont découvert la spécificité au détour d'une table-ronde, le 6 juillet dernier, aux Journées européennes de la forêt de montagne.

En Bretagne, des structures s'associent en vue de recenser les arbres remarquables. Parmi elles, Greenpeace, Bretagne vivante, Eau et rivières de Bretagne, la Société d'horticulture, Vivarmor nature... A la clé, une série d'inventaires déjà réalisés dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine. Mais rien de sérieux dans les Côtes-d'Armor et le Finistère. Pour mobiliser les élus, on a vu des associations poster aux maires des listes d'arbres remarquables présents dans le département. Les Bretons interpellent par d'autres moyens, par exemple l'opération de sensibilisation "Arbres remarquables" lancée en avril dernier. A l'occasion, une fiche permettant à tout un chacun de signaler un arbre a été diffusée. D'autres collectivités n'ont pas attendu qu'on les interpelle. Parmi les pionniers, la région Paca pour sa méthodologie d'inventaire et son site dédié au sujet ou les départements Val-d'Oise (labellisé par A.r.b.r.e.s) et Hauts-de-Seine. Sans oublier la ville de Saint-Etienne qui a établi son propre inventaire ainsi qu'une charte de protection des arbres. Pour les recenser, l'agglomération s'est appuyée sur plusieurs de ses communes afin d'inciter à un meilleur signalement des arbres jugés "remarquables". Une même stratégie de remontée d'information est à l'oeuvre dans les parcs naturels régionaux des Grands Causses ou du Luberon (145 arbres remarquables) qui se sont appuyés sur des recensements effectués par les communes voisines pour réaliser leurs inventaires.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

 

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