A Issoudun, l'EPCC gère aussi la télévision locale

André Laignel, maire d'Issoudun et président de la communauté de communes du Pays d'Issoudun, anime le groupe de travail sur les télévisions locales de l'Association des maires de France. Il voulait prouver qu'une télévision, sur un territoire intercommunal, pouvait répondre aux besoins d'information culturelle des habitants.

Pourquoi le président d'une communauté de communes de 25.000 habitants a-t-il éprouvé le besoin d'ouvrir une chaîne de télévision pour le territoire ? Comment faire pour que cet outil ne soit pas considéré comme le "joujou" des élus, voire du maire, pour sa propagande ? "Par la preuve, répond calmement André Laignel. La télévision est un outil  moderne de diffusion de la culture. Nous l'avons montée, et ce n'est pas un hasard, dans le cadre d'un établissement public de coopération culturelle (EPCC). Nous démontrons que c'est possible et que cela répond à une demande de la population." Alors pourquoi tous les élus de France n'en font-ils pas autant ? "Les élus locaux se méfient beaucoup de la télévision, dit-il. Pour eux, c'est un monde mystérieux. Ils croient que c'est coûteux, alors qu'il n'en est rien. Nous sommes très en retard, en France, sur ces questions."
André Laignel songeait à la création d'une télévision depuis les municipales de 2001, mais c'est la loi sur les libertés et les responsabilités locales de 2004, autorisant les collectivités à créer des chaînes de télévision, qui l'a décidé à se jeter dans cette aventure. A Issoudun, ce projet est venu s'ajouter aux autres équipements de l'EPCC, qui gère notamment trois salles de spectacles, un cinéma et le musée.

De une à deux heures de programmes "frais" par jour

La télévision "Bip TV" (Berry Issoudun Première) a d'abord été diffusée sur internet en 2006. Puis le CSA l'a autorisée à émettre en hertzien en septembre 2006, ce qui est le cas depuis mars 2007 en analogique et depuis le 25 janvier 2008 sur la TNT. En février 2008, l'EPCC signait avec le département de l'Indre, d'une part, et la communauté d'agglomération Castelroussine d'autre part, deux contrats d'objectifs et de moyens qui lui donneront les ressources nécessaires pour étendre sa diffusion à tout le département.
"Il a suffi d'investir 700.000 euros dans le studio, l'émetteur et le matériel, explique Sophie Cazé, directrice de l'EPCC, soit pas davantage que pour une salle de spectacle. Six personnes font fonctionner la chaîne, qui est visible par toute la population, tous les jours, alors qu'un théâtre, ici, parvient difficilement à fidéliser 2.000 spectateurs."
L'antenne est ouverte de 6h30 à minuit, sept jours sur sept. La grille comporte de une à deux heures de programmes "frais" par jour dont un rendez-vous quotidien d'information économique et sociale de treize minutes, "sans faits divers", précise Sophie Cazé. Une autre émission quotidienne traite alternativement de la vie associative locale, des seniors, de l'agenda du week-end, de cinéma, de cuisine, de formation (en partenariat avec l'AFPA nationale), d'Europe (avec Eurinfo). Un accord avec Public Sénat permet à Bip TV de diffuser son émission littéraire "Bibliothèque Médicis". D'autres échanges d'émissions ont lieu avec les télévisions de service public et des télévisions associatives.
Le budget de fonctionnement annuel, de 600.000 euros au départ, est passé à 1,2 million d'euros depuis la départementalisation de la chaîne. L'audience, pour l'instant, n'a pas été mesurée. "Mesurer l'audience coûte très cher, souligne Sophie Cazé, et après une seule année de fonctionnement,  il est encore trop tôt pour le faire."

Jean-Luc Varin, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et de Localtis

Centre culturel Albert-Camus

culture@issoudun.fr

Sophie Cazé

Directrice de l'EPCC

Communauté de communes du Pays d'Issoudun

Nombre d'habitants :

25000

Nombre de communes :

13
Mairie, place des Droits de l'Homme
36100 Issoudun
ccpi@issoudun.fr

André Laignel

Président

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