Urbanisme - Issy-les-Moulineaux dévoile son futur "coeur de ville"
Il aura fallu quinze ans pour que le projet de centre-ville "Issy cœur de ville" émerge à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Le projet a été présenté le 16 juin 2016 par André Santini, député-maire UDI, qui est revenu à cette occasion sur l'historique de cette grosse opération. "En 2001, France Telecom fait connaître sa volonté de déménager son Centre national d'étude des télécommunications (Cent) : un terrain de 3 hectares, situé entre deux stations de métro, au cœur de la ville, à deux pas de l'hôtel de ville…" En 2006, la Caisse des Dépôts, via sa filiale la Sarihv, devient propriétaire du terrain en vue d'une cession future. La consultation, organisée par la Sarihv, vient d'aboutir et été remportée par le promoteur Altarea Cogedim, associée à l'agence d'architecture Valode & Pistre. Si le prix de la transaction n'a pas été dévoilé par la Caisse des Dépôts, le projet en lui-même représente un total de 600 millions d'euros d'investissement. Cet éco-quartier porte sur 100.000 mètres carrés, articulés autour d'un parc urbain de 13.000 m2.
"Tout est organisé autour d'un parc urbain d'un nouveau genre, avec beaucoup d'espace végétal (4.000 m2 de pleine terre), et une grande ouverture vers le ciel, a expliqué Denis Valode, de l'agence Valode & Pistre architectes, l'idée étant de réconcilier la nature et le milieu urbain, et de faire une véritable greffe urbaine, c'est-à-dire totalement intégrée." Un quartier "ouvert sur l'extérieur, innovant et complet", d'après le député-maire d'Issy-les-Moulineaux. Ce cœur de ville comprendra ainsi 40.000 m2 de logements, dont 25% de logements sociaux, 40.000 m2 de bureaux (comprenant des fablabs et des espaces de coworking), une offre de commerce de 15.000 m2, un cinéma et des équipements publics (une école et une crèche). Un centre de création numérique, ouvert au public, sera également créé, abritant un ensemble d'animations culturelles et commerciales, dans l'esprit du "Cube" créé il y a dix ans par la ville.
"Nous accompagnons la ville depuis très longtemps", a souligné Pierre-René Lemas, directeur général de la Caisse des Dépôts, précisant que l'opération rejoint l'un des objectifs majeurs de la Caisse, à savoir "redevenir la 'Caisse des Dépôts des territoires', sa vocation historique, être aux côtés des acteurs locaux pour contribuer à leur développement".
Livraison prévue en 2020-2021
Le projet de coeur de ville est développé dans l'optique d'un développement urbain durable : attention à l'empreinte environnementale, aux consommations des immeubles de bureaux, à l'éclairage public, usage de matériaux recyclés dans les bâtiments et pour le mobilier urbain…. Les architectes espèrent obtenir la certification Well à l'échelle du quartier, et visent aussi d'autres certifications (NF-Habitat HQE pour les logements, Bepos, NF HQE bâtiment tertiaire, Breeam pour les immeubles de bureaux…). Le volet numérique ne sera pas oublié : une application "Issy Cœur de ville" sera mise en place pour créer une communauté autour de ce quartier.
Altarea Cogedim prend en charge l'ensemble de l'opération, "une des plus importantes portée par un seul opérateur en région parisienne", a affirmé son président-fondateur. Elle vendra ensuite les logements sociaux "à des investisseurs privés ou institutionnels" et conservera la partie commerciale. André Santini a insisté sur cet engagement : "Altarea Cogedim s'est engagé à garder les commerces, un point très important." Le projet prévoit des enseignes principalement d'équipement de la personne qui ne sont actuellement pas présentes en centre-ville, un ensemble d'enseignes du quotidien et de proximité (offre alimentaire spécialisée complémentaire à celle du marché forain et des commerces de bouche déjà présents en centre-ville et des services) et des enseignes de restauration dans l'esprit des restaurants de Bercy Village.
Plus de 300.000 visiteurs sont attendus dans ce nouveau cœur de ville qui devrait voir le jour en 2020-2021 et qui sera animé plus de 100 jours par an. "Il va y avoir douze à dix-huit mois de processus administratifs, a expliqué Alain Taravella, président-fondateur d'Altarea Cogedim. Les travaux démarreront en 2018 et se feront en une seule tranche pour minimiser l'impact sur la ville et pour que tout soit livré en même temps en 2020-2021."