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Jacqueline Gourault émissaire du gouvernement en Corse, terre d'expérimentation du "pacte girondin"

La ministre Jacqueline Gourault assurera la fonction informelle de "Madame Corse" au sein de l'exécutif, après la victoire des nationalistes lors des élections territoriales sur l'île, a annoncé ce mardi 12 décembre Edouard Philippe, confirmant une information de Corse Matin. C'est en réponse à "la demande exprimée par de nombreux élus corses qu'une personnalité puisse incarner le dialogue et y prendre une part accrue" que "nous avons demandé à Madame Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, d'être cette porte d'entrée, cet interlocuteur privilégié pour le dialogue avec les élus corses", a dit Edouard Philippe à l'Assemblée nationale. "Je fais confiance à ses qualités reconnues de dialogue, d'écoute, à sa très fine connaissance du territoire français pour pouvoir, aux côtés de l'ensemble des membres du gouvernement, engager cette discussion républicaine, naturelle, normale avec les élus corses", a insisté le Premier ministre, qui intervenait lors de la séance de questions au gouvernement.
"C'est Mme Gourault qui sera la 'Madame Corse' du gouvernement, ça ne sera pas un conseiller dans un cabinet. C'est la ministre qui suivra spécifiquement le dossier corse", avait indiqué en matinée une source gouvernementale à l'AFP, vantant sa bonne connaissance des "enjeux des collectivités". Selon une autre source gouvernementale, "comme tous les sujets, le sujet de la Corse sera traité d'abord par la ministre, puis en interministériel".
Forts de leur triomphe dimanche aux élections territoriales, les nationalistes corses attendent l'ouverture rapide de négociations avec Paris sur une plus grande autonomie politique de l'île. Autonomie renforcée, statut de résident, co-officialité de la langue corse et amnistie des "prisonniers politiques" sont les priorités des nationalistes.
Edouard Philippe a en outre plaidé mardi pour que la Corse soit "un territoire privilégié" d'expérimentation du "pacte girondin" voulu par Emmanuel Macron, afin de donner "une forme d'autorité" à l'île "pour exercer des compétences spécifiques". Le Premier ministre a souligné en préambule que la collectivité territoriale unique sur l'île allait "faire de ce territoire (...) une des collectivités les plus décentralisées de notre République". "Il me paraît que la Corse peut être un terrain d'application privilégié de la logique que nous voulons engager avec les collectivités territoriales", a répondu le Premier ministre lors de la séance de questions au gouvernement. "C'est à dire une logique fondée sur la discussion et qui permet, dès lors que des initiatives sont prises et conformes au cadre constitutionnel, de confier une forme d'autorité à ces collectivités pour exercer des compétences spécifiques", a-t-il poursuivi. "Il y aurait quelque chose de baroque à avoir fait voter une loi qui transforme les compétences d'une nouvelle institution et avant même qu'elles ne soient exercées, à considérer qu'elles ne soient par nature insuffisantes ou insatisfaisantes", a-t-il en revanche relevé.

 

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