La Commission européenne initie l’Union des compétences

La Commission européenne a dévoilé mercredi 5 mars les contours de l’Union des compétences, une initiative destinée à soutenir "le développement du capital humain dans l’Union européenne" afin de préparer les citoyens de l’Union "à une Europe compétitive".

Présentée comme une initiative clé des 100 premiers jours de la nouvelle Commission européenne, l’Union des compétences ambitionne de contribuer à élever le niveau de compétences de base au sein des pays membres afin d’offrir aux adultes la possibilité de se perfectionner et, le cas échéant, de se reconvertir professionnellement "tout au long de la vie". Une ambition qui passera par le renforcement de la "transférabilité des compétences" entre les pays membres, ou encore par la mise en œuvre d’une politique d’attractivité destinée à attirer les compétences à l’échelle mondiale. Le tout s’appuyant sur une gouvernance dédiée avec un Conseil européen à haut niveau sur les compétences ainsi que la mise en place d’un Observatoire européen de veille sur les besoins en compétences. La Commission européenne annonce dans la foulée un plan d’action pour les compétences de base ainsi qu’un plan stratégique pour l’enseignement des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).

Le perfectionnement et la reconversion professionnelle "doivent devenir la norme"

La Commission pose ainsi un certain nombre de jalons à horizon 2030. Le premier enjeu consistant à élaborer "un socle solide grâce à l’éducation et à la formation" qui jouent un rôle essentiel "dans la création d’emplois et dans la qualité de vie". La Commission soutiendra ainsi les Etats membres dans la mise en œuvre de mesures dédiées. Le second point concerne le perfectionnement et la reconversion professionnelle des travailleurs "qui doit devenir la norme". A fortiori, insiste la Commission, dans un environnement économique en mutation dans lequel "l’acquisition de nouvelles compétences devrait faire partie intégrante de la vie professionnelle des citoyens". La Commission annonce donc un projet pilote de "garantie des compétences" qui s’adressera plus spécifiquement aux travailleurs concernés par des processus de restructuration, ainsi qu’un renforcement des "Académies européennes des compétences" qui œuvrent notamment dans le domaine de la transition écologique.

Libre circulation des personnes qualifiées

Autre enjeu crucial de ce nouveau plan européen : la libre circulation des personnes qualifiées. La Commission estime ainsi qu’il faut "libérer pleinement le potentiel du marché unique" et souhaite à ce titre amorcer "une initiative sur la transférabilité des compétences" à travers les pays membres de l’Union. En parallèle va être lancé un appel pilote "Choose Europe" doté d’un budget de 22,5 millions d’euros destiné à attirer les talents du monde entier. La Commission confirme à ce sujet travailler avec le Conseil et le Parlement européens à l’adoption d’une disposition permettant de recruter plus fortement hors des frontières de l’UE des talents dans les secteurs connaissant de fortes pénuries de main-d’œuvre.

Enfin, s’agissant de la gouvernance de cette "Union des compétences", la Commission souhaite s’appuyer sur un Observatoire européen de veille stratégique sur les besoins en compétences qui sera chargé, notamment, de fournir des données et des préconisations afin de pouvoir mieux anticiper les pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs en tension. Le Conseil européen à haut niveau de compétences réunira quant à lui les prestataires d’enseignement et de formation professionnels, les dirigeants d’entreprises ainsi que les partenaires sociaux.

 

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