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La conférence territoriale du Grand Paris se tiendra "prochainement"

L'exécutif dévoilera "prochainement" ses arbitrages sur l'évolution institutionnelle de la première métropole française, vient d'indiquer la ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Sa "réflexion" n'est pour l'heure pas achevée. Et la suppression des départements de la petite couronne ne serait "pas actée".

Alimentées par les consultations conduites par le gouvernement et le préfet d'Ile-de-France, les rumeurs n'ont cessé de circuler au cours des derniers mois sur l'avenir institutionnel de la métropole du Grand Paris. Le président de la République devrait y mettre fin en dévoilant ses arbitrages lors d'une "conférence territoriale". Le 17 juillet dernier, Emmanuel Macron avait annoncé son organisation pour "l'automne". La date du 23 octobre avait ensuite été mentionnée par plusieurs journaux, sans toutefois être confirmée. A l'approche de l'échéance, le gouvernement avait finalement décidé d'un report. Désormais, il fait preuve de prudence quand il évoque le calendrier de l'événement. Ce 5 décembre, la ministre auprès du ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il "se tiendra prochainement". Jacqueline Gourault répondait dans l'hémicycle du Sénat à une question du sénateur LR des Hauts-de-Seine, Philippe Pemezec.
A cette heure, l'exécutif n'a pas pris de décisions sur le dossier. Michel Cadot, préfet de la région d'Ile-de-France, oeuvre à la réalisation d'une "synthèse des consultations" conduites notamment auprès des élus locaux, a indiqué le ministre en charge de la Cohésion des territoires, qui participait aussi, au Sénat, à la séance des questions au gouvernement. Jacques Mézard, qui répondait à une interpellation du sénateur CRCE du Val-de-Marne, Pascal Savoldelli, a conclu que "ce n'est pas encore tranché".

Petite couronne : la disparition des départements "n'est pas actée"

La suppression des départements de la petite couronne francilienne (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine) - scénario que, s'est-il beaucoup dit ces derniers temps, le gouvernement privilégierait - n'est "pour moi, aujourd'hui pas actée", a-t-il aussi déclaré. S'il n'a pas même voulu esquisser les projets de l'exécutif, le ministre a toutefois rejeté le statu quo. "Il faudra améliorer le système actuel", a-t-il plaidé. Tous les élus locaux avec lesquels il s'est entretenu conviendraient en effet que ce système "n'est pas bon".
"Nous avons aujourd’hui six niveaux, une grande complexité (...). Nous devons arriver à un schéma plus simple, plus volontariste, plus efficace et il nous faudra peut-être l’accompagner d'une loi", déclarait de même Emmanuel Macron le 23 novembre dernier devant le Congrès des maires.
Pour Philippe Pémezec, les limites de la métropole devraient être alignées sur celles de l'Ile-de-France. "On s'oriente vers une région métropole", a-t-il lancé en relayant dans l'hémicycle une idée proposée par le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian. Ce dernier défend aussi ardemment la fusion de son département avec celui des Yvelines. Les instances délibératives des deux collectivités ont approuvé le projet le 30 juin dernier. Mais pour voir le jour, il doit obtenir l'aval du gouvernement. Un décret en Conseil d'Etat est en effet indispensable. Or, pour le gouvernement, l'heure n'est pas encore venue de se prononcer officiellement. "La demande pourra être étudiée dès lors que les perspectives concernant la métropole du Grand Paris auront été arrêtées", a affirmé la ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Pour qui la fusion devra être compatible non seulement avec le Grand Paris tel qu'il sera redessiné, mais aussi avec "l'intérêt général". Autant dire que pour les élus des deux départements concernés, la partie n'est pas encore gagnée.