La création d'une Maison de la châtaigne

Sous l'impulsion de l'association organisatrice d'une Foire à la châtaigne, la communauté de communes du Pays de Maurs (Cantal) crée une Maison de la châtaigne. Animé par des salariés et des bénévoles, ce lieu propose à la population et aux touristes un espace muséographique, une vitrine pour les produits locaux et un programme d'activités sur le thème de la châtaigne.

Au départ...

Arbre symbole du Cantal, le châtaignier vit pourtant depuis plusieurs décennies un lent déclin. C'est dans ce contexte que l'association Le Pelou met sur pied, en 1990, une Foire de la châtaigne. Organisée chaque dernier week-end d'octobre à Mourjou, petit village de 360 habitants situé au coeur de la Châtaigneraie, cette manifestation participe au renouveau de cette dernière et valorise son identité. Dès 1992, la foire ayant beaucoup de succès, les habitants de Morjou souhaitent créer un lieu de promotion de la châtaigne. Porté par les habitants réunis au sein de l'association Le Pelou, le projet est proposé à la communauté de communes. "Très bien accepté", il reçoit l'adhésion de toutes les communes de la communauté, laquelle engage une réflexion en 1994 et souhaite mener une "action complète de développement économique, touristique et culturel". Elle envisage de créer :
- un lieu d'animations touristiques sur le thème de la châtaigne ;
- une vitrine des producteurs locaux (bois, fruits).
L'action constitue en outre une opportunité pour déconcentrer l'activité économique de la communauté de communes, jusqu'à présent essentiellement localisée à Maurs.

En cours de route...

Une ancienne ferme et un terrain sont cédés par bail emphytéotique à la communauté de communes par la commune de Mourjou. Financés par la communauté, les travaux d'aménagement sont réalisés entre 1998 et 1999 et la maison ouvre ses portes au public en 1999. L'association de la Maison de la châtaigne, composée d'habitants de la commune de Mourjou, de la communauté de communes et de l'association Le Pelou, est alors créée pour gérer le fonctionnement de la maison. Cette dernière devient un lieu à vocation culturelle, pédagogique, touristique et économique. On y trouve :
- un espace muséographique régulièrement ouvert (La Grange), proposant des expositions avec des commentaires en occitan, anglais, allemand ou espagnol ;
- une vitrine des producteurs locaux appelée La Maison de Colette, où la dégustation et la vente de produits locaux sont organisées ;
- des espaces extérieurs aménagés : vergers, potager et espace pour le pique-nique.
- un programme d'activités gérées et animées par les salariés de l'association de la Maison de la châtaigne : jardin potager avec des scolaires, activités de cuisine avec la châtaigne, soirées contes et spectacles.
La promotion de la Maison de la Châtaigne se fait par l'intermédiaire d'une plaquette d'information disponible auprès des offices du tourisme du secteur et d'un site internet.

Les moyens mobilisés et les partenaires...

La mise en place de la Maison de la châtaigne a été précédée d'une réflexion importante. Des études ont été menées pour évaluer les retombées. L'association de la Maison de la châtaigne emploie cinq personnes, dont deux à temps plein et trois à temps partiel. Les salariés sont chargés de l'accueil du public, de l'organisation des visites et des animations et de l'entretien des espaces (intérieurs et extérieurs).
Entre 1998 et 1999, 740.000 euros ont été investis pour réaliser les aménagements nécessaires à la transformation de l'ancienne ferme du village en un bâtiment d'accueil du public: 56% des travaux ont été financés par la Communauté européenne (Fonds européen de développement régional - Feder), l'Etat (dotation de développement rural - DDR) et le conseil régional d'Auvergne. L'association de la Maison de la châtaigne est soutenue chaque année dans son fonctionnement par la communauté de communes (subvention de 30.000 euros) et par l'Etat (dispositif "nouveaux services emplois-jeunes" - NSEJ). Dans ce cadre, trois emplois ont été créés, la pérennisation de deux d'entre eux est envisagée. Par ailleurs, la population locale, les particuliers, les associations et les professionnels (vendeurs de produits liés à la châtaigne) sont impliqués dans le projet pour valoriser leur savoir-faire, leur expérience, leurs productions et pour participer aux animations et aux visites.

Pour quels résultats...

Le projet a séduit tous les élus de la communauté qui n'ont pas hésité à s'investir et qui continuent de soutenir cette action. Les habitants de Mourjou, regroupés en association sur le thème de la châtaigne avant ce projet, étaient et restent très motivés pour développer et animer cet espace. Sans eux, ce projet n'aurait pas vu le jour.
On peut noter toutefois quelques limites :
- les études préalables ont nécessité beaucoup de temps (quatre années). Deux bureaux d'études se sont succédé pour travailler sur le projet (le premier n'ayant pas été efficace, le second a dû recommencer les études) ;
- au départ, la collaboration entre les bénévoles (très investis dans le projet) et les salariés de la Maison de la châtaigne n'a pas été facile, mais ces questions relationnelles ont été dépassées ;
- l'isolement du village de Mourjou ne favorise pas la fréquentation (moins de 6.000 visiteurs par an) ;
- la Maison de la châtaigne dépend de fonds publics sans lesquels elle pourrait disparaître.
Cependant, la communauté de communes utilise son expérience pour d'autres projets comme celui du château et de l'étang de Naucaze. Elle souhaite développer dans le même esprit un réseau de sites touristiques avec des animations autour d'un vieux village et du thème de l'orchidée.

Et aujourd'hui ?

La Maison de la châtaigne fonctionne bien et se développe (diversification des activités et augmentation des animations). Des billets communs à plusieurs structures touristiques, dans le Cantal et dans le département voisin, sont proposés aux visiteurs. Des conventions pour l'accueil de groupes scolaires sont signées. Par ailleurs, la communauté valorise son expérience dans sa démarche de réflexion menée avec plusieurs communautés de communes voisines (Montsalvy, Saint-Mamet, La Salvetat), notamment sur l'organisation des lieux touristiques.

Aline Cherpeau, chargée de mission du Centre permanent d'initiatives pour l'environnement de Haute-Auvergne.

Le conseil des élus

Un temps de réflexion préalable est nécessaire pour mettre en place un projet pour lequel il est important de faire appel à des professionnels. Par ailleurs, pour que le lieu fonctionne, la population doit s'impliquer.

Communauté de communes du Pays de Maurs

Nombre d'habitants :

5927

Nombre de communes :

12
Place du 11-Novembre
15600 Maurs
ccpmaurs@wanadoo.fr

Gimenez M.

Président

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