La crise covid 19 accélère les projets des collectivités en matière de télémédecine

En Saône-et-Loire (71), les centres de santé devaient inaugurer leur service de télémédecine en juin 2020. La crise du covid-19 a conduit les partenaires du projet à accélérer le calendrier pour aider au dépistage de cas de covid-19. A Mennecy (91), la cabine de télémédecine inaugurée début avril vise plutôt à soulager les urgences et à permettre un suivi des patients ne présentant pas les symptômes du coronavirus.

Saône-et-Loire : la télémédecine lancée en avance de phase

Jeudi 26 mars, le département de Saône et Loire a inauguré son service de télémédecine, organisé dans le cadre des centres de santé départementaux créés par la collectivité pour améliorer l'accès aux soins. "Nous avions projeté d’équiper les cinq centres de santé départementaux à partir de juin mais nous avons décidé, de concert avec l’agence régionale de santé (ARS), d'accélérer le calendrier du fait du confinement, de la nécessité de limiter les déplacements et de protéger le personnel médical" explique André Accary, président du département.

Concrètement, un poste de téléconsultation a été installé chacun des cinq centres de santé départementaux : Digoin, Autun, Montceau-les-Mines, Mâcon et Chalon-sur-Saône. Les partenaires de la plate-forme régionale TELMI ont accéléré les déploiements et les médecins ont été formés à l’outil en une journée. "La cible prioritaire du dispositif concerne les personnes présentant des symptômes associés au Covid-19, avec pour objectif de les rassurer" précise l'élu. Le dispositif concilie sécurité et continuité des soins, au bénéfice des patients comme des soignants.

Le parcours de soin passe par un numéro d'appel unique pour la prise en rendez-vous et un système de régulation placé sous la responsabilité d'un médecin coordonnateur. Dans un espace dédié au sein du centre de santé, le médecin affecté aux téléconsultations se connecte à la plateforme ARS?- TELMI http://femasco-bfc.fr/actualites/actu-partenaires/1109-Outil-regional-Teleconsultation-c-est-parti.html avec un ordinateur doté d'une webcam. Le patient est invité à se connecter par un mail ou un sms, la plateforme étant accessible via une tablette, un ordinateur avec webcam ou un smartphone. A l'issue de la consultation, le médecin complète le dossier médical dans son logiciel métier. En cas de prescription, une ordonnance est envoyée au patient sur son smartphone ou directement à son pharmacien.

 

Suivi médical saone et Loire

© Suivi médical saone et Loire

Une "consult' station" mise à disposition des habitants de Mennecy (91)

Dans cette commune de la région parisienne qui souffre d'une offre de soins insuffisante, la mise en place d'une cabine de téléconsultation faisait partie des engagements municipaux. "Le contexte pandémique actuel nous a encouragé à avancer beaucoup plus vite sur ce dossier" a expliqué le maire de Mennecy, Jean-Philippe Dugoin-Clément à l'occasion de son inauguration le 7 avril dernier.

L'objectif de la "consult'station", proposée par la société H4D https://www.h4d.com/, est de désengorger les urgences et de permettre aux personnes souffrant de pathologies sans symptômes liés aux covid-19 de bénéficier d'un avis médical. La cabine contribue à rassurer les patients, beaucoup de personnes renonçant aux soins par crainte de croiser des personnes malades dans les cabinets médicaux. Par ailleurs, à la différence d'une téléconsultation opérée depuis un ordinateur personnel, cette cabine de permet d'établir un diagnostic plus précis grâce aux appareils connectés dont elle est équipée : prise de température, de tension ou mesure du taux d'oxygène dans le sang.

Seuls peuvent y accéder les patients ayant préalablement pris rendez-vous auprès de la coordination médicale. Si la personne est suspectée de covid-19, elle est orientée vers un "covid center" installé par la mairie dans un centre d'accueil périscolaire. Dans le cas contraire, les patients se voient proposé un créneau horaire pour utiliser la cabine de téléconsultation installée dans la mairie annexe. Lors de la consultation, le médecin peut demander au patient de manipuler les instruments mis à disposition en la cabine. Il se verra délivré, si nécessaire, une ordonnance imprimée directement dans la cabine.

Entre deux patients, la cabine fait l'objet d'un protocole de désinfection strict. La cabine représente un investissement de 105 000 euros subventionnés par la région Ile-de-France à hauteur de 20 000 euros. A l'issue de la crise, elle a vocation à servir aux agents pour la médecine du travail et pour pallier la pénurie de médecins. Elle devrait s'ouvrir progressivement à des spécialistes.

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