La gendarmerie se dote d'une brigade numérique
Le ministre de l'Intérieur a inauguré, mardi 27 février, la "brigade numérique" de la gendarmerie nationale. Cette première en France s'inscrit dans le cadre de la police de sécurité du quotidien lancée le 8 février, avec la volonté de rapprocher les forces de sécurité de la population. Composée d'une vingtaine de gendarmes dans une unité spécialement créée à Rennes, cette brigade annoncée il y a deux semaines s'engage à répondre dans un délai de 24 heures aux questions des citoyens via les réseaux sociaux (message de Facebook, Twitter) ou par l'intermédiaire d'une fenêtre de tchat sur le site internet de la gendarmerie. Après la police de Londres et les Pays-Bas, la France devient ainsi le troisième pays en Europe à se doter d'un tel dispositif.
"Fonctionnant 7j/7 - 24h/24, disponible en plusieurs langues (français, anglais, espagnol, italien et allemand) et accessible depuis n'importe quel support (tablettes, smartphone, ordinateur)". La BNum offrira "des services similaires à ceux d'une brigade territoriale (accueil, obtention d'informations courantes via les modules de "chat", orientation vers les bons services…)", précise le ministère de l'Intérieur. La brigade poursuit trois missions : renseigner, prévenir et orienter les citoyens sur des sujets tels que le code de la route, les procurations, le harcèlement, la radicalisation, les cambriolages... Mais elle n'a pas vocation à enregistrer les plaintes ou à traiter les urgences qui restent de la compétence du 17 ou du 112. "On essaie de répondre à une demande d'une société de plus en plus connectée", explique à l'AFP Rémy Nollet, officier à la mission numérique de la gendarmerie, qui assure que ce contact numérique ne se substituera pas aux autres moyens d'accès aux gendarmes (par téléphone ou en brigade territoriale notamment).
La brigade pourra ainsi aiguiller les citoyens vers des téléservices, tels que le dispositif de pré-plainte en ligne, la plateforme de signalement des contenus illicites Pharos et, bientôt, les plateformes Perceval pour les usages frauduleux de carte bancaire et Thésée pour les cyberescroqueries. Toutefois, si au cours des échanges, le gendarme constate que les éléments recensés sont constitutifs d'une infraction, il pourra établir un procès-verbal et le transmettre au parquet territorialement compétent.
Alors que les élus sont en attente de précisions sur les missions exactes de la police de sécurité du quotidien, avec cette opération, le ministre de l'Intérieur met en oeuvre un objectif qui lui est cher : rendre les forces de sécurité "plus connectées". Ce qui passe notamment par la distribution de tablettes aux policiers et gendarmes (110.000 d'ici à 2020) et le déploiement des caméras-piétons.