La métropole de Saint-Etienne est officielle, des transferts de compétences en vue
C'est un peu le faire-part de naissance. Un décret paru au JO du 3 septembre vient officiellement créer la métropole de Saint-Etienne, nommée Saint-Etienne Métropole, au 1er janvier 2018. Une "grande victoire politique et une grande satisfaction", s'est réjoui Gaël Perdriau, président (LR) de la communauté urbaine, interrogé par l'agence AEF.
"Le statut de métropole affirme notre territoire sur la région, et peut conforter certains axes de nos politiques en matière de développement économique" notamment. "L’argent étant de plus en plus rare, l’État ne mettra pas les mêmes moyens dans tous les établissements sur le territoire national : il va donc les concentrer sur les établissements qui appartiennent à des métropoles", poursuit l'élu dans cet entretien.
"On partait de très loin", rappelle-t-il : "L’agglomération, en 2014, avait relativement peu de compétences intégrées, il a fallu donc les développer. Ce que nous avons fait, puisqu’en quelques mois seulement, nous avons préparé le passage en communauté urbaine, au 1er janvier 2016". Ce changement a occasionné, à ce jour, "plus de 200" transferts d’agents, des communes à la communauté urbaine. "Ensuite, [nous avons acté] l’élargissement de l’agglomération, qui nous a permis de dépasser le nombre d’habitants requis par la loi [pour prétendre au statut de métropole], au 1er janvier 2017".
Le conseil communautaire de Saint-Etienne Métropole a approuvé en mars dernier le passage en métropole, suivi par 48 conseils municipaux sur les 53 appelés à se prononcer.
S’agissant des compétences, la communauté urbaine stéphanoise exerce déjà celles d’une métropole : développement économique, social et culturel, politique de la ville, aménagement, politique de l’habitat, services d’intérêt collectif et protection de l’environnement. "Va s’engager au cours de l’année 2018, la discussion avec le département [de la Loire] et la région, pour voir les compétences que nous allons pouvons exercer en propre", ajoute Gaël Perdriau.
Département et métropole doivent conventionner sur neuf compétences transférables. "Nous avons commencé à discuter avec le président du département, Bernard Bonne, et nous avons convenu que toutes les compétences qui se situent dans la continuité de l’action des communes ou de l’agglomération, puissent échoir à Saint-Etienne Métropole", rapporte-t-il. Par exemple, l’accompagnement des éducateurs de rue devrait compléter la compétence, déjà exercée, de la prévention de la délinquance. De la même manière, "sur le volet insertion, nous avons une action qui pourrait être complétée par le PDI, mais cela ne veut pas dire pour autant la prise en charge des allocataires du RSA. En effet, certaines compétences, comme le versement de l’APA pour les personnes âgées, ou les aides pour les personnes handicapées, ou le RSA" devraient demeurer départementales. "Il ne nous semble pas justifié d’avoir des différences de traitement au sein même du département de la Loire", estime Gaël Perdriau.
Les discussions avec la région devraient porter sur la compétence économique. "Sur le schéma de développement économique, on va avoir une prise en compte, une contractualisation directement avec la région", avance Gaël Perdriau. "Pas simplement des paragraphes qui nous sont consacrés dans une politique régionale, mais des moyens régionaux qui sont consacrés à notre territoire".