La petite centrale hydroélectrique de Saint-Chamond

A l'heure du réchauffement climatique et du pétrole cher, on redécouvre le formidable potentiel de la petite hydroélectricité. A Saint-Chamond, dans la Loire, une turbine branchée sur une canalisation d'eau potable fournit de l'électricité depuis 25 ans.

Dans les régions montagneuses, l'eau potable est habituellement captée en altitude. Canalisée dans des conduites forcées, elle prend de la vitesse, et il suffit d'installer une turbine pour produire de l'électricité. C'est ce qu'a fait la ville de Saint-Chamond (35.500 habitants) en 1983. Une turbine de 100 KW fut installée sur la conduite qui alimente la ville en eau potable. Aujourd'hui, grâce à ce dispositif, elle produit 60 kW/h et 60% de l'électricité dont a besoin le complexe sportif de la commune.

 

Un gisement d'énergie renouvelable

Il existe aujourd'hui en France 1.810 micro centrales qui, pour la plupart, ont une puissance inférieure à un mégawatt. Elles produisent 10% de l'énergie hydroélectrique nationale et ce n'est qu'un début car, si la grande hydroélectricité ne peut plus être développée, il existe un potentiel pour la petite. Outre la rénovation d'installations anciennes et les nouvelles installations, en particulier sur les sites d'anciens moulins, le potentiel de l'hydraulique sur adduction d'eau potable est peu exploité. Cela tient pour une large part à la crainte d'une pollution du réseau d'eau potable.
Christian Chalet, responsable de l'énergie à Saint-Chamond, s'insurge contre cette crainte irrationnelle : "La turbine que nous utilisons possède deux roulements à billes qui sont dans des compartiments absolument étanches. De plus, si l'on imagine qu'il puisse y avoir une fuite d'huile, il faut bien se représenter que le débit d'eau est de 6 à 700 m3/h, ce serait une goutte d'huile, dans la mer."
L'installation de mini ou même de micro centrales sur des canalisations d'eau potable ne pose aucun problème, ni technique, ni sanitaire. Elles sont parfaitement écologique et permettent d'alimenter de petites usines, exactement comme le faisaient autrefois les moulins. Les spécialistes considèrent que les coûts d'investissement, rapportés à la puissance installée, sont plus lourds que pour l'éolien, sans atteindre les niveaux du photovoltaïque. Il suffit d'un débit d'eau, chaque cas étant liés au volume disponible et à la façon dont on peut l'utiliser pour que la production d'énergie soit rentable. (avec l'évolution du prix des énergie, le terme de rentabilité reste relatif en fonction du cours des matières premières).

 

Des aides aux études de faisabilité

Si l'on veut que la France tienne son objectif de 21% de production électrique d'origine renouvelable à l'horizon 2010, il faut exploiter le potentiel hydroélectrique qui représente un cinquième de l'effort nécessaire. Les régions et les départements en ont conscience et financent les études. La région Rhône-Alpes, par exemple, accorde une aide à hauteur de 70% du montant de l'étude de faisabilité. Les communes peuvent ainsi, sans se substituer aux opérateurs privés pour la réalisation et l'exploitation, les aider par cette première étape, en donnant l'impulsion nécessaire à la démarche.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Mairie de Saint-Chamond

Place de l'Hôtel de ville
42400 Saint-Chamond

Stéphane Valette

Maire adjoint Développement durable

Christian Chalet

Responsable de l'Energie

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